La Ville dit non à la Clinique Pro-Santé

La Ville de Marieville a confirmé, lors de la séance du conseil municipal de mardi dernier, qu’elle ne reconduirait plus la subvention qu’elle octroie depuis 2015 à la Clinique Pro-Santé, organisme à but non lucratif (OBNL).

La Ville de Marieville ne participera plus au financement de la clinique en 2024. De 2015 à 2022, elle a financé approximativement 110 000 $ annuellement pour que le lieu s’installe et subsiste. Depuis 2023, le financement est passé environ à 55 000 $. C’est là où s’arrêtera la contribution municipale.

Devant la salle pleine de l’hôtel de ville a eu lieu un échange animé, de plus d’une trentaine de minutes, entre la mairesse de la Municipalité, Caroline Gagnon, et des administrateurs de la clinique lors de la période de questions. Les deux partis ont tenté de faire valoir leur côté de la médaille. « J’aurais aimé avoir cette discussion à huis clos, pas devant tout le monde. Oui, on a des choses à discuter, mais on ne peut pas y aller en profondeur. La mairesse tient son bout comme je tiens le mien, à titre de président », a relaté au journal Daniel Choquette, président de la clinique.

« Je n’étais pas bien dans ça. Je les ai supportés personnellement. Ce n’est pas une position dans laquelle on pensait être. Je trouve ça vraiment dommage et décourageant », résume de son côté la mairesse.

« Est-ce que ça va péter au frette? Je ne le sais pas, mais il faut s’attendre à voir des rebondissements. » – Daniel Choquette

Moins d’un pour cent

Pour être plus précis, 110 00 $ par année sur un budget annuel de près de 24 millions de dollars à Marieville représentent moins d’un pour cent de la somme totale. « D’une vision globale, le projet n’est pas tant bien reçu. Les gens ne veulent pas d’un service auquel ils n’ont pas accès », indique la mairesse. Elle parle « d’équité » en pointant le fait que la clinique est devenue un GMF (groupe de médecine de famille) « restreignant l’accessibilité et n’accordant le sans rendez-vous qu’aux patients du GMF. Les deux tiers de la population n’y ont pas accès. C’est difficilement justifiable auprès de nos citoyens », établit-elle.

Elle ajoute que la santé est un champ de compétence provinciale. « Ce n’est pas à nous de le faire. On a voulu aider pour l’implantation parce que ça a une vocation communautaire, mais c’est maintenant trop lourd pour que nous portions ce fardeau », argumente la mairesse, qui suggère à la clinique d’insister dorénavant auprès du ministère de la Santé ou de la députée du comté, Audrey Bogemans.

L’avenir de la clinique

Le conseil d’administration de la clinique médicale se rencontrera et évaluera le plan à venir. Daniel Choquette stipule que c’est actuellement un climat d’inquiétude qui règne chez les professionnels de la clinique. « Ils (médecins) se demandent où ils vont travailler demain. Est-ce que ça va péter au frette? Je ne le sais pas, mais il faut s’attendre à voir des rebondissements », termine-t-il.