La SQ dit manquer d’effectifs pour desservir Chambly et Richelieu

POLICE. La Sûreté du Québec (SQ) indique qu’elle n’aurait pas les effectifs nécessaires pour assurer une desserte policière temporaire pour les villes de Chambly et de Richelieu.

Dans un affidavit signé le 27 novembre par Ronald Boudreault, responsable des services juridiques, il évoque que la SQ devrait faire appel à ses policiers déjà affectés à d’autres territoires en temps supplémentaire pour une période indéterminée. Cette situation risquerait de mener à l’épuisement professionnel des agents.

« À ce jour, la desserte des Villes de Chambly et Richelieu poserait certains défis logistiques pour la Sûreté du Québec, notamment quant à la disponibilité des véhicules et locaux nécessaires pour assurer cette desserte », présente M. Boudreault dans le document, ajoutant que la SQ ne dispose pas de locaux pour loger les effectifs nécessaires à une desserte policière temporaire dans la région.

Ces arguments ne tiennent pas la route, selon le maire de Chambly, Denis Lavoie, qui qualifie « d’alarmiste » ce document, ajoutant qu’il s’agit d’un « affidavit désespéré du procureur général ». Le maire est confiant de pouvoir réfuter chacun des arguments illustrés dans le document envoyé par M. Boudreault.

« C’est totalement inexact. Marieville a un poste à un kilomètre de Richelieu et 120 hommes de l’unité d’urgence sont au coin de l’autoroute 30 et du boulevard Cousiner à cinq kilomètres de Chambly. Le poste de Beloeil est à 25 kilomètres  », laisse entente le maire, qui rappelle que la Ville possède également des locaux qui pourraient servir à la SQ.

Police nationale

Comme le précise l’article 50 de la Loi sur la police, la SQ agit sous l’autorité du ministre de la Sécurité publique et a la compétence de prévenir et réprimer les infractions aux lois sur l’ensemble du territoire du Québec.

« L’affidavit n’a aucune valeur. C’est comme si M. Boudreault disait aux 125 députés de l’Assemblée nationale de retourner chez eux, puisque la SQ va appliquer les lois qui font son affaire », riposte M. Lavoie.

Rappelons que les Villes de Chambly et Richelieu ont demandé au ministère de la Sécurité publique d’être desservis par la SQ en attendant que les tribunaux tranchent en fonction des requêtes déposées par la Ville de Chambly contre la décision de la ministre Lise Thériault de refuser à la Chambly de créer son corps de police municipale.

Alors que l’entente avec la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent arrivait à échéance le 1er janvier à minuit, le ministre des Affaires municipales Pierre Moreau a décidé de la prolonger jusqu’en 2020 en vertu d’un article de la Loi sur les cités et les villes.