La région attire de plus en plus les immigrants

INTÉGRATION. Devant ses camarades de classe du Comité d’alphabétisation locale de Marieville (CALM) à Chambly, Lidia Rodriguez raconte dans un français fluide la légende des volcans lors d’un exposé oral sur son pays, le Mexique. Cette nouvelle citoyenne

Le centre de Chambly de l’organisme Intégration et Compétences vise à accompagner les nouveaux venus dans leur intégration sociale et professionnelle.

En 2015-2016, l’organisme avait accueilli au total 33 personnes à son bureau. Dans les six derniers mois, le centre dénombre une quarantaine de clients.

« Les gens choisissent d’habiter ici. La Vallée-du-Richelieu n’est pas une terre d’accueil pour les réfugiés. Si l’on se compare avec les autres régions en faisant abstraction des réfugiés, c’est ici que l’on reçoit le plus d’immigration économique », a expliqué la coordonnatrice du service à l’immigration de l’organisme, Maëlle Labiche.

Au CALM, le directeur Jacques Tétreault fait le même constat. « Cette année, nous avons ouvert les cours une quatrième journée pour répondre à la demande », mentionne-t-il.

Francisation

Afin de faciliter leur intégration, les personnes immigrantes peuvent suivre des cours de francisation gratuitement au CALM. « Parfois, il s’agit d’un grand défi pour certains puisqu’il faut apprendre à lire et à écrire avec un nouvel alphabet », a souligné l’enseignante, Nathalie Cardin.

Les cours sont adaptés à chaque étudiant. Pour leur permettre de progresser en fonction de leurs aptitudes, les élèves en francisation travaillent sur leur prononciation, la syntaxe et la grammaire, avec les clients du programme d’alphabétisation, favorisant ainsi les échanges.

« Mon défi, ce sera de comprendre l’accent québécois de Mario lorsqu’il parle, puisqu’il va très vite », a lancé à la blague Lutfali Yaqubi, originaire d’Afghanistan.

Marché de l’emploi

Cliente d’Intégration et Compétences, Adriana Suarez a décroché un emploi comme conseillère en emploi auprès de l’organisme.

« Dans mon pays, j’ai étudié la psychologie et j’étais chef des ressources humaines. En arrivant ici, je suis retournée à l’université pour me créer des équivalences », a expliqué la Colombienne.

Selon Maëlle Labiche, les employeurs doivent apprendre à lire les curriculum vitæ par compétence transversale plutôt que par chronologie, pour favoriser l’embauche des personnes issues de l’immigration.

« En intervention, le premier mot que je dis est proactivité. La plupart du temps, les personnes immigrantes seront très loyales à leur employeur. Le plus grand défi, c’est de faire reconnaître leur expérience et leurs diplômes », a-t-elle spécifié.

Trop souvent, les employeurs cherchent une expérience de travail au Québec pour ces candidats qui viennent de s’installer. Leur passé migratoire n’est pas tenu en considération lorsque vient le temps de sélectionner les CV, selon elle.

La coordonnatrice prévoit des rencontres avec les différentes chambres de commerce pour sensibiliser les employeurs à cette réalité.

 

Pourquoi s’installer dans la région?

« C’était plus intéressant pour notre vie de famille avec les grands espaces verts! »

– Julia Moore, Allemagne

« C’est une ville pleine de possibilités et les gens sont très gentils! »

– Lutfali Yaqubi, Afghanistan

« Je suis arrivée ici par amour! Mon ex habitait ici. Montréal est trop stressant. »

– Lidia Rodriguez, Mexique

« Nous sommes venus rejoindre nos enfants qui travaillent comme ingénieurs chez Infasco. »

– Mercedes Ocampo et Alfonso Gomez, Colombie