La méthode de travail est mise en cause dans un accident mortel chez Acier Sélect
La méthode de travail utilisée par les employés de l’entreprise Acier Sélect est à l’origine de l’accident qui a coûté la vie au Chamblyen Aurélien Brisson, le 28 juin 2016.
C’est la conclusion qu’ont présentée les enquêteurs de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) lors du dévoilement de leur rapport, le 8 mars.
Aurélien Brisson, un contremaître de 64 ans, est décédé lorsqu’une passerelle métallique de 1876 livres a basculé sur lui. Il se trouvait à l’usine de la compagnie qui se spécialise dans la fabrication de charpentes d’acier, au 675, rue Trotter, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Au moment de l’accident, la victime dirigeait les manœuvres d’un employé, soudeur en formation. Ce dernier se trouvait dans un escabeau, derrière la structure maintenue à la verticale.
En voulant repositionner les câbles servant aux manœuvres de levage, il s’est appuyé sur la passerelle ce qui l’a fait tomber vers le contremaître. Ce dernier n’a rien pu faire pour retenir la lourde charge qui s’est abattue sur lui.
Cause
La CNESST retient que la méthode de travail était inadéquate. Les enquêteurs expliquent que la passerelle était maintenue à la verticale à l’aide de tréteaux métalliques, soit deux supports placés de chaque côté. Deux points de soudure, de 14 par 6 millimètres, conservaient l’assemblage en position.
Une analyse a permis de démontrer que la force nécessaire pour briser les soudures et faire basculer la passerelle était minime. En contrepartie, le contremaître ne pouvait pas générer une force suffisante pour retenir la structure.
Amendes?
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit tous les travaux visant à soulever ou manipuler une charge à l’aide d’un appareil de levage. L’employeur a dû modifier sa méthode de travail et former ses employés. Ce qu’il a fait en deux jours.
Une procédure de levage et de manipulation spécifique à la fabrication de pièces métalliques hors normes a été élaborée. Également, les travaux de soudure sont désormais effectués à plat lorsque les pièces sont stabilisées.
Acier Sélect pourrait recevoir des constats d’infraction, dont les amendes varient entre 1500$ et 15 000$. Selon la CNESST, la grève des juristes de l’État a retardé cette procédure.
Allinov
Au cours de la même conférence de presse, les enquêteurs de la CNESST ont présenté les conclusions de l’accident mortel survenu à l’entreprise Allinov, à Marieville, le 27 octobre.
Daniel St-Pierre, un mécanicien industriel de Saint-Jean-sur-Richelieu, est mort écrasé par un motoréducteur de 1871 livres alors qu’il en faisait l’installation.
Au moment de l’accident, la pièce était supportée par une grue. L’homme de 60 ans a retiré lui-même le câble qui la reliait au véhicule, alors que le motoréducteur était en équilibre instable. Celui-ci s’est renversé en sa direction.
La CNESST retient que la méthode de travail utilisée pour compléter l’installation exposait le travailleur à un risque d’écrasement. Une procédure sécuritaire a été exigée de l’employeur et des constats d’infraction pourraient être émis.