La gonorrhée de plus en plus résistante aux antibiotiques

SANTÉ. La résistance aux antibiotiques de la gonorrhée touche de plus en plus de patients, notamment en Montérégie, selon les plus récentes données publiées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Parmi les 1033 souches analysées en 2015, une résistance à au moins un antibiotique a été remarquée dans 50% des cas. Au Québec, on compte 46% des souches résistantes à un antibiotique, la ciprofloxacine.

Si la majorité des souches résistantes se retrouvent dans la région de Montréal, le rapport de l’INSPQ mentionne tout de même que le phénomène est observé dans les autres régions de la province, et particulièrement en Montérégie.

« La résistance est un enjeu important et s’avère une menace pour la santé publique », affirme la médecin-conseil de la Direction de la santé publique de la Montérégie, Reem Zewail.

Des pistes de solutions

Bien que les chercheurs ont détecté une hausse de la transmission de la gonorrhée extracongénitale (qui peut atteindre l’anus, le rectum et la gorge), Dre Zewail croit que plusieurs pratiques peuvent améliorer cet inquiétant portrait.

« Lorsqu’une personne croit être atteinte, il est très important de s’assurer de faire le contrôle pour s’assurer que le patient reçoive le traitement approprié, avec le bon diagnostic », affirme-t-elle.

Aujourd’hui, les tests sont plus performants pour détecter l’infection, ajoute la spécialiste. La solution passe toutefois par la prévention.

Chez les jeunes

Les jeunes âgés de 18 à 24 ans demeurent les plus touchés par l’infection, même si le nombre de patients atteints entre 15 et 17 ans a augmenté plus rapidement au cours des dernières années.

« Les cours d’éducation sexuelle à l’école forment une partie de la solution, croit la chef de service régional promotion et prévention, Nancy Chouinard. C’est une partie importante, mais ils doivent être combinés à d’autres mesures. »

Les cliniques jeunesse sont indispensables selon elle. À Chambly, la Clinique des jeunes du bassin de Chambly se trouve près de l’école secondaire, à 850 mètres. Cette proximité permet aux jeunes de fréquenter l’établissement plus facilement.

 « Il faut qu’ils soient présents dans les milieux scolaires et qu’ils soient non seulement accessibles, mais aussi anonymes », affirme Mme Chouinard.

À l’école secondaire de Chambly, des condoms sont disponibles en tout temps au bureau de l’infirmière dans un panier où les jeunes peuvent se servir. Quelques enseignants comme ceux de science en ont aussi, tout comme des professionnels, qui les mettent à la disposition des élèves.

Le travailleur de rue de l’organisme POSA/Source des Monts à Chambly fait aussi la distribution de préservatifs aux jeunes qu’il rencontre. Il peut aussi recommander la Clinique des jeunes aux ados à lorsqu’ils doutent de leur état de santé.