La fin du sanctuaire ?
La fondation FAUNA accueille actuellement sept primates à Carignan. Les actuels pensionnaires pourraient bien être les derniers alors que les propriétaires songent à partir à la retraite.
La campagne de Carignan était devenue leur refuge. Depuis 1997, la fondation FAUNA avait pris l’habitude de recueillir des chimpanzés et des singes provenant de zoo ou de laboratoires de recherche. Actuellement, six chimpanzés et un singe évoluent sous l’oeil de soigneurs jusqu’à leur extinction, qui pourrait bien être synonyme de l’activité de FAUNA. « Cela pourrait bien être dans deux ou quinze ans, souligne Laurence Levesque, préposée aux animaux depuis 14 ans. Les chimpanzés peuvent vivre encore longtemps. Les propriétaires ont fait des miracles durant toutes ces années et vont partir à la retraite. Un repreneur se manifestera-t-il ? Car nous vivons vraiment par les dons. »
« Nous nous battons pour leur donner la meilleure fin de vie possible. » – Laurence Levesque
Les propriétaires et fondateurs Richard Allan et Gloria Grow ont créé un espace naturel pour accueillir des animaux. En cas de départ, la terre restera leur propriété, la faune et la flore y seront aussi préservés. « On a perdu notre dernier boeuf l’année dernière, regrette Laurence Levesque. Il nous reste encore sept oies. » La préposée confie sa tristesse de voir le sanctuaire des primates, une rareté au Canada, vivre ses dernières années. « Nous nous battons pour leur donner la meilleure fin de vie possible, poursuit la préposée. Les chimpanzés sont âgés entre 34 et 56 ans. Normalement, ils peuvent vivre entre 40 et 60 ans mais les expériences qu’ils ont vécu pourraient bien réduire leur espérance de vie. »
Pas vaccinés contre le Covid
À l’image du singe Newton, 30 ans, aujourd’hui rendu quasiment aveugle suite à des expériences sur le glaucome, un trouble oculaire qui peut amener la cessait. « Avec les technologies d’aujourd’hui, les animaux en laboratoires sont facultatifs afin de réaliser des recherches ou des tests, assure Laurence Levesque. Mais cela reste moins cher. »
La fondation a vécu des moments difficiles ces dernières années, notamment à cause du Covid forcément, ce qui rend les lieux interdits au public. « Les primates ne sont pas vaccinés contre le virus car nous ne connaissons pas les conséquences sur leurs organismes, explique Laurence Levesque. Nous évoluons encore dans les conditions de la première vague. Nous savons que les gens veulent bien faire mais nous ne sommes pas un zoo et les lieux doivent rester clos. Néanmoins, ils peuvent adopter un primate virtuellement et symboliquement en passant par notre site internet. »