La faillite d’un système?
Les entreprises ont jusqu’au 31 décembre pour rembourser les subventions reçues pendant le COVID. Le député de Beloeil-Chambly Yves-François Blanchet ainsi que plusieurs acteurs économiques demandent un report de cette date sous peine de voir plusieurs PME disparaitre.
Il reste moins de quatre mois aux entreprises pour rembourser le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC). Ces subventions avaient permis aux PME de résister à la pandémie plusieurs mois alors qu’elles étaient fermées par la force des choses. Le gouvernement a instauré donc la limite au 31 décembre 2023 pour rembourser ces prêts sous peine de perdre la portion de subvention allant jusqu’à 20 000$ et de devoir payer des intérêts sur un solde plus important que prévu.
« Les entreprises de tous les secteurs de Beloeil-Chambly qui en ont besoin doivent obtenir un délai supplémentaire. » – Yves-François Blanchet
Ces nouveaux vents contraires pourraient être fatales à bon nombre d’entreprises. Si certaines ont bien récupéré leur niveau d’activité pré-covid, l’inflation actuelle est un obstacle suffisamment important pour empêcher une activité sereine. Si bien que plusieurs leaders et partis politiques ont demandé au gouvernement de revoir sa copie concernant la date couperet.
Le député de Beloeil-Chambly Yves-François Blanchet en fait partie. « Le Bloc Québécois réclame l’assouplissement des modalités de remboursement du programme Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes. La réalité de la pandémie était difficile à prévoir tant pour le gouvernement que les entreprises, et personne n’a pu se préparer à la poussée inflationniste et la hausse des taux d’intérêts qui ont suivi la pandémie. »
Des entreprises en péril
Le responsable politique assure que la situation est à haut risque pour nombre de PME si les délais de remboursement ne sont pas reportés. « Les entreprises de tous les secteurs de Beloeil-Chambly qui en ont besoin doivent obtenir un délai supplémentaire et pouvoir conclure une entente de remboursement échelonné sans perdre la part de l’aide qui est une subvention. Je ne comprendrais pas que le gouvernement mette en péril tant d’entreprises québécoises et canadiennes surtout qu’on ne sait pas si d’autres vagues ne nous guettent pas. Les conséquences seraient terribles pour plusieurs. »
La Fédération Canadienne de l’Entreprise Indépendante (FCEI) a étudié la question et apporte un bilan chiffré en accord avec l’analyse d’Yves-François Blanchet. « Selon un récent sondage, seules 10% des PME canadiennes ont remboursé leur prêt, appuie Jasmin Genette, vice-président aux affaires nationales. Un peu plus de 4 PME sur 10 affirment qu’elles rateront ce délai de remboursement. Certains prêts sont évalués entre 40 000 et 60 000$ avec 5% d’intérêt! Si le remboursement n’est pas honoré, ces entreprises seront en défaut de paiement. »
Des conditions compliquées
Du défaut de paiement à la mise en faillite, il n’y a qu’un pas. « 183 000 entreprises ont sollicité le CUEC au Québec, rappelle Jasmin Guénette. Si le gouvernement fédéral ne change pas la date, 19% d’entre elles pourraient fermer leurs portes! » En guise de solution, le dirigeant demande de la compréhension. « Reporter d’un an ces remboursements est la meilleure chose à faire. Ce sont des montants considérables! De plus, les entreprises doivent faire face à l’inflation et à la pénurie de main-d’oeuvre, qui les empêche de tourner au maximum de leurs capacités. Si on ajoute à cela les niveaux de ventes pré-pandémie pas encore atteints, c’est une véritable tempête! »