La cruauté contre les animaux punie
Un jeune homme de 24 ans a été puni de seize mois de prison pour cruauté animale. Une sanction saluée par les deux responsables des SPCA de Roussillon et de Montérégie.
Marc-Antoine Côté a fait souffrir des animaux. Après plusieurs sévices, le Montréalais a tué un chat et un chien. Des actes punis, la semaine dernière par la cour municipale de Montréal, de seize mois de prison, un fait rarissime si ce n’est une première dans la justice québécoise.
« Je vois souvent des bergers allemands garder les commerces ou les fermes. Ils sont attachés à un arbre à longueur de journée, même l’hiver. » – Linda Robertson
Linda Robertson, fondatrice et gérante de la SPCA de Montérégie à Sainte-Angèle-de-Monnoir, salue la peine infligée. « C’est intéressant. Cela montre qu’il existe des conséquences à ses gestes. D’habitude, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) est nettement moins sévère. Sur plusieurs cas, les agents mettent une amende et laissent la situation perdurer. Depuis 32 ans et la création de la SPCA de Montérégie, j’ai constaté beaucoup de cas de négligence, voire de maltraitance. J’ai effectué beaucoup d’inspections avec la Sûreté du Québec avant que la MAPAQ reprenne le flambeau. »
Beaucoup de négligence
Durant sa longue expérience, et même encore récemment, la femme très engagée en faveur de la cause animale a observé énormément de cas de négligence sur la Rive-Sud. « Je vois souvent des bergers allemands garder les commerces ou les fermes. Ils sont attachés à un arbre à longueur de journée, même l’hiver. Une fois, je me souviens d’être allée chercher un chien chez un très vieux monsieur. Il passait ses journées à l’extérieur alors qu’il faisait -40 degrés! Mais la loi l’autorise et ce n’est pas normal! On a fait des pétitions, mais rien ne change. On ne sait pas comment convaincre le gouvernement. Quand je vois cela dans nos campagnes, ça me rend malade. Vous imaginez quel genre de vie ces animaux ont! »
Les années passent et le sort de certains animaux ne s’améliore pas, selon Linda Robertson. « Durant la COVID, beaucoup de gens étaient en dépression et cherchaient des animaux. On a croisé deux hommes qui essayaient de profiter de la situation pour revendre des chiots 4 000 $ par animal! » Le monde animal serait-il devenu un business allant au-delà des intérêts de nos chers compagnons? « Des entreprises américaines commencent à racheter des cliniques vétérinaires au Québec pour faire des profits, poursuit-elle. Vous pouvez vérifier! Je conseille aux personnes qui n’ont pas d’argent de ne pas acheter d’animal. Cela coûte trop cher en termes de soins. Endormir un chien coûte aujourd’hui entre 350 et 400 $! »
Un crime
Pierre Bourbonnais, président de la SPCA de Roussillon, est inquiet au sujet de la maltraitance animale. « C’est un problème psychologique. Il a été prouvé que ceux qui effectuent des actes de cruauté envers les animaux peuvent le faire à des personnes plus tard. Il ne faut pas que ce soit pris à la légère. »
De son côté, avance-t-il, la cruauté animale ne fait pas partie de son quotidien. « C’est la MAPAQ qui s’occupe de cela, poursuit M. Bourbonnais. Nous recevons un ou deux appels par an à ce sujet et nous les référons à la MAPAQ. Mais voir que l’on peut tuer des animaux avec autant de cruauté me frustre beaucoup. Il faut que ce soit considéré comme un crime. »