La chambre no. 5

La chambre no. 5, permettant aux joueuses de hockey de s’y changer dans l’intimité si elles le souhaitent, a été inaugurée samedi dernier au Centre sportif Robert-Lebel.

Plus de 25 joueuses de l’Association de hockey mineur de Chambly bénéficieront de cette nouvelle avancée. Les joueuses des camps adverses y auront également droit. L’utilisation du vestiaire, jadis réservé aux feu Forts de Chambly du junior AAA, est facultative. Si les sportives préfèrent demeurer dans la chambre avec les boys, elles sont libres de le faire. Toutefois, si elles se sentent davantage confortables d’accéder à l’espace qui leur est désormais dédié, elles le peuvent avec légitimité. Il en va de leur choix personnel.

» Je trouvais ça un peu imposant. J’imagine qu’il y en a d’autres qui se sont senties comme ça. » – Laurianne Pelletier

« Je trouve ça vraiment le fun pour les filles qu’elles aient leur chambre pour elles et s’y sentir en sécurité », exprime avec le sourire Laurianne Pelletier, qui se trouve à être l’ambassadrice de l’initiative. À l’aréna, c’est son image qu’il sera possible de voir sur la bannière autoportante informant de l’existence de la chambre no. 5. « Je suis vraiment honorée. J’étais heureuse que l’on me sélectionne », relate d’une voix pleine d’entrain la principale intéressée.

L’athlète féminine de 17 ans joue au hockey depuis 4 ans. Elle se souvient de s’être sentie un peu intimidée à ses débuts. « Je trouvais ça un peu imposant. J’imagine qu’il y en a d’autres qui se sont senties comme ça », poursuit la jeune femme. Elle estime que la présence de cette chambre pourrait inciter des filles hésitantes à faire le pas de s’inscrire au hockey.

Ariane Carbonneau a 19 ans. Elle joue au hockey depuis une dizaine d’années. Au fil de sa carrière de joueuse, elle a vécu positivement le fait de côtoyer des vestiaires masculins. « Les gars ont été respectueux, honnêtement. Je n’ai jamais eu de problèmes, mais je sais que d’autres filles en ont vécu », convient-elle. Elle porte par contre un autre regard lorsque l’adolescence s’installe. « C’est sûr que tu as le goût de prendre ta douche au lieu de repartir avec ta combinaison trempe », met en perspective la Chamblyenne. Elle considère également que ce renouveau peut permettre à d’autres filles de faire comme elle et de jouer au hockey avec des gars.

Parmi d’autres joueuses présentes pour l’occasion, Mélodie Rabouin était de la partie avec sa maman. La fille de 12 ans joue au hockey depuis deux saisons. « Je suis contente, car, par exemple l’hiver, on pourra bien se changer », mentionne l’attaquante fonceuse et bonne passeuse. Sa mère, Julie Corneau, voit d’un bon oeil ce nouveau lieu défini. Mélodie enfilait le principal de l’équipement nécessaire à son domicile avant d’arriver à l’amphithéâtre. Elle pourra se changer à sa guise, à l’aréna. « Ça va éviter des malaises entre filles et garçons, rendus à ces âges », dépeint Mme Corneau.

Chambre accueillante

Bruno Charland, vice-président de l’Association, Alexandra Labbé, mairesse de Chambly, et Jean-François Roberge, député sortant de Chambly, ont pris la parole à tour de rôle devant les quelques dizaines de personnes présentes. Les joueuses ont ensuite été invitées à signer la bannière qui trône, bien en vue, dans les hautes sphères de la chambre no. 5. Sur celle-ci, il est possible de lire des phrases « non genrées » intégrant les deux sexes : « Je suis déterminé; je suis respectueuse; je suis résilient.e; je suis persévérant; je suis enthousiaste; je suis passionnée. »

Pendus aux crochets du vestiaire, des sacs cadeaux personnellement identifiés attendaient les joueuses.

Génération Carey Price

Si les plus anciens partisans des Canadiens de Montréal ont grandi en s’inspirant des Jacques Plante, Ken Dryden ou encore Patrick Roy, Laurianne Pelletier et Ariane Carbonneau sont de la génération Carey Price. Toutes deux sont gardiennes de but. C’est en regardant le gardien du Tricolore, dont la carrière tire à sa fin, qu’elles ont évolué. Les deux femmes commentent la retraite du cerbère qui a fait couler beaucoup d’encre dans les dernières semaines.

« Depuis que je suis jeune, je le regarde et je le trouve bon. C’est mieux pour lui et sa santé. C’est sûr que ça me fait un peu de quoi, car il est la légende du Canadien, mais il sera présent pour sa famille », exprime Laurianne, étudiante au cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu dans le programme de comptabilité et gestion.

« Il a fait ce qu’il pouvait à son maximum. Il pourra s’occuper de ses enfants. J’aime mieux qu’il soit présent pour sa famille », termine quant à elle Ariane Carbonneau.