Joyeux temps des inflations
Avec l’inflation, les membres des différents modèles de familles du territoire ajustent et modifient leur comportement de consommation afin de souligner les Fêtes malgré le contexte.
« C’est sûr que je vais repenser à mes cadeaux de Noël », convient la Chamblyenne Cynthia Marier. Elle et son conjoint élèvent ensemble une troupe de cinq enfants. Ceux-ci sont âgés de 7 à 20 ans. « Je vais y aller moins avec des petits gugusses et plus de pratico-pratique », établit la mère de famille. Elle ajoute vouloir miser davantage sur des activités qu’ils pourront faire en famille. Par exemple, ce sont cinq billets du concert de Roxanne Bruneau au Centre Bell qu’elle a achetés pour trois de ses enfants et son conjoint.
En matière de nourriture, les invités se sépareront la tâche. Chaque convive fera sa part et apportera un met à joindre à l’ensemble. « Nous irons avec quelque chose que nous avons vraiment envie de manger. Pas nécessairement le traditionnel repas avec la dinde, qui coûte maintenant une fortune », termine-t-elle.
William Bonin est père de deux enfants, âgés de 4 et 7 ans. Sa conjointe et lui ont opté pour un budget similaire à celui de l’an dernier en ce qui a trait aux cadeaux de Noël. « On magasine plus que nous n’avons jamais magasiné avant de procéder à l’achat. On regarde un peu partout : circulaires, Internet, Amazon, etc. », énumère le Chamblyen. Il souligne également la possibilité de se faire rembourser une partie de l’achat dans l’éventualité où le produit tomberait en rabais après les Fêtes. Il termine en rapportant avoir remarqué qu’à une période ciblée, certaines épiceries sont plus vides qu’elles l’étaient comparativement à d’autres, bondées en raison de la différence de prix entre celles-ci.
Sandra Paquette a un fiston de 5 ans. De son côté, elle achète ses cadeaux en tout temps dans l’année, selon les prix. Elle emmagasine ainsi les offrandes au lieu de les acheter aveuglément à la dernière minute. « Au mois de mars, je peux acheter un cadeau qui servira pour le mois de décembre », raconte la Chamblyenne. Elle bonifie que cette façon de faire lui permet aussi de ne pas tomber sur un jouet qui devient inaccessible lors d’un magasinage tardif.
Christine Cholette vit des problèmes de santé. Dans l’incapacité de travailler, elle avait rejoint le domicile de sa mère à Saint-Mathias-sur-Richelieu, où elle vit avec ses enfants de 10 et 13 ans. Sa capacité d’achat est limitée. « Les cadeaux, ce n’est pas obligé d’être des objets. Ça peut être des congés de corvée ou faire la corvée de l’autre », convient la maman. C’est avec sagesse que ses enfants abordent la réalité. « Ils m’ont surprise. Ils ont bien réagi. Ils ont été capables de comprendre », émet Mme Cholette. La signification d’avoir des cadeaux à déballer et placés sous l’arbre demeure importante. À défaut d’avoir un gros cadeau, ce sont quelques plus petits cadeaux à une dizaine de dollars chacun « question d’avoir des choses à déballer », finit-elle.
Pour le repas des Fêtes, la famille se serrera la ceinture. « On s’est dit que l’on ne ferait pas de repas de Noël, car la viande coûte cher. On fera un repas en famille, normal », définit la Mathiassoise. Elle dit aussi vouloir mettre l’accent sur les sorties en famille, comme le Festival des montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu.