Journée internationale des femmes: Connaître et transmettre l’histoire

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, le Centre de femmes Ainsi soit-elle a organisé une conférence avec la fondatrice du Musée de la femme de Longueuil, Lydie Olga Ntap, ce matin, au restaurant Les Grillades du Fort.

La conférence portait sur l’histoire des femmes, plus précisément, celle du féminisme, et avait pour objectif d’encourager les femmes présentes à se remémorer cette histoire afin de la mettre en évidence.

Dans un premier temps, Mme Ntap a fait un survol de l’histoire du féminisme en remontant jusqu’au Moyen-Âge, où déjà les auteurs critiquaient la place des femmes dans la société. Elle a, entre autres, parlé de l’apparition du mot féminisme dans la seconde partie du 19e avec, notamment, Alexandre Dumas fils et des revendications de Simone de Beauvoir dans son texte Le Deuxième sexe, paru en 1949.

Lydie Olga Ntap a aussi abordé les différents acquis des femmes tels que le droit de vote et la contraception. Son but était de démontrer que l’accès à l’égalité pour les femmes est  récent, même si cela est souvent oublié. Elle a fait référence à la loi sur le divorce qui date seulement de 1968.

Un problème de transmission

Mme Ntap a ensuite fait part du problème de transmission de l’histoire des femmes. Elle considère que toutes les femmes devraient réaliser qu’elles en sont les héritières.

«Si nous ne mettons pas l’histoire en évidence, personne ne pourra le faire pour nous», a-t-elle déclaré.

Afin de contrer ce problème, le Musée de la femme utilise beaucoup la transmission orale, que Lydie Olga Ntap perçoit comme une forme de résistance. La conférencière juge aussi que le web est un outil très utile. Par exemple, les photos qui y sont diffusées, notamment par le biais d’Instagram, permettent de documenter l’histoire des femmes.

Ce qu’il reste à faire

La dernière partie de la conférence se concentrait ce que les femmes ont encore à acquérir. Mme Ntap a soutenu, par exemple, que bien que l’équité soit recherchée, des structures ne sont pas mises en place pour soutenir les femmes désirant faire de la politique.

«Les constructions sociales et l’imaginaire ont confiné les femmes. La bataille ne doit pas se faire contre les hommes, mais plutôt contre l’imaginaire», a-t-elle affirmé.

La Sénégalaise a aussi invité les femmes présentes à dépasser les frontières, car, selon elle, l’histoire des femmes est un tout.

«Le mouvement féministe a une histoire: en la femme se recoupent son histoire personnelle, l’histoire nationale et internationale», était-il écrit à la fin de sa présentation.