Jocelyne Gagné solidaire
Présidente de l’association Ainsi soit-elle, Jocelyne Gagné aide les femmes du groupe à sa manière. Des valeurs de féminisme qu’elle défend depuis plus de 40 ans !
Jocelyne Gagné mène son combat sans relâche. Un jour pour amener une femme au centre, un autre pour remplir son rôle de présidente fraîchement obtenu et pour une période de 5 ans. « Mon titre a évolué mais l’implication demeure la même, précise l’infirmière en santé mentale à la retraite. Je reste rarement assise à ne rien faire, je suis toujours prête à aider dans un cour, auprès d’un comité ou bien en dehors des heures de présence à l’association. On peut sortir l’infirmière de l’hôpital mais l’inverse n’est pas possible : la vocation est toujours présente. »
« Il faut rester vigilant car tous nos acquis peuvent se perdre. » – Jocelyne Gagné
Un état d’esprit qui l’a amenée à pousser les portes du centre d’aide le 8 mars 2011. « Je ne connaissais personne à Chambly sauf une amie qui m’a emmené à un événement de la communauté. Nous avons fait connaissance puis je me suis intégrée par le club de lecture. » Mais Ainsi soit-elle n’est pas sa première association. Tout a réellement commencé en 1975 à Granby. « J’ai rencontré des femmes extraordinaires à Inform’actions, l’ancêtre de Entr’elles. C’est là que j’ai mené mes premiers combats. Mais maintenant je ne manifeste plus dans les rues, je n’ai plus l’âge. »
Sa bataille est toujours d’actualité. Jocelyne Gagné est toujours prête à défendre bec et ongles ses convictions. « Il faut garder la même détermination. Nous voulons que les femmes soient les égales des hommes dans la société et au travail. Il faut rester vigilant car tous nos acquis peuvent se perdre. Pour preuve, certains états de nos voisins du sud ont remis en cause le droit à l’avortement. Le droit de vote et le droit d’avoir son propre compte en banque… Cela ne fait pas si longtemps que nous l’avons acquis. La société est encore hypersexualisée. Il faut pouvoir donner à nos filles la possibilité de se protéger. Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’entre elles se mettent en valeur physiquement. Mais c’est ton corps que tu vends, pas ton intelligence, Tu es juste un appât ! Dans les clips de musique, les filles sont à moitié vêtues. Il serait bien que l’on s’interroge sur les standards de la beauté. »
Transmettre aux jeunes
Son combat, Jocelyne Gagné le mène essentiellement pour les générations futures. « Des filles doivent être prudentes et bien choisir leur chemin à Montréal pour rentrer chez elles car elles sont considérées comme des proies. On doit encore se battre pour revendiquer nos droits. Certaines traditions arrivent au Canada comme le mariage forcé. Ce sont des coutumes très fortes auxquelles certains immigrés tiennent vraiment. Les jeunes n’ont pas forcément conscience que tout n’est pas réglé. Je veux transmettre mes valeurs à ma fille et les petites filles. Elles n’ont pas à se battre pour réaliser leurs études. Je veux qu’elles puissent réaliser leurs carrières et leurs vie comme elles le désirent. On a demandé à la politicienne Pauline Marois qui s’occupait de ses enfants pendant qu’elle travaillait. Pourquoi ne le demande-t-on pas aux hommes ? Il est vrai que derrière chaque grand homme se cache une femme pour tenir la maison. »