Jean-Marc Phaneuf : profession, caricaturiste
Jean-Marc Phaneuf, un ancien collaborateur du Journal de Chambly, publie Liberté de Presse, son 6e album de caricatures, aux Éditions Crescendo! Il y propose plus de 170 dessins qui osent et graffignent.
Caricaturiste-éditorialiste, pigiste, bédéiste, concepteur visuel et auteur de romans historiques, PHANEUF a à son actif plus de 7000 dessins publiés dans des quotidiens et hebdos, et maintenant six albums. Mais c’est surtout comme caricaturiste que le dessinateur qui a déjà montré son talent dans les pages du Journal de Chambly, répond à nos questions.
Dans son ouvrage, Liberté de Presse, il souhaite défendre un principe qui lui est tatoué sur le cœur. « La liberté de presse est un élément essentiel à notre société. Sans elle, la société se dirige tout droit vers le totalitarisme. Nous devenons ce que nous combattons. J’en parle sans prétention, à travers mes propres expériences », explique-t-il.
À 70 ans, Jean-Marc Phaneuf s’est arrêté à son nom pour trouver sa signature. Dans les années 70, au cégep du Vieux-Montréal, il décroche son diplôme en Arts appliqués graphisme. Son histoire pouvait alors commencer. « Mes études en graphisme me conduisaient directement en publicité. Cependant, me creuser les méninges pour vanter les mérites de produits qui me répugnaient, je trouvais ça socialement suicidaire. Avec son côté critique et éditorial, la caricature m’a ouvert un univers complètement opposé et survolté », indique-t-il au journal.
« La liberté de presse est un élément essentiel à notre société. » – Jean-Marc Phaneuf
Dans sa carrière, l’artiste a collaboré avec une trentaine de médias, du mensuel au quotidien en passant par les hebdos. « J’ai produit un peu plus de 7000 dessins. J’ai collaboré au Journal de Chambly en 2015 et 2016. »
Mordant
Phaneuf n’a pas son crayon dans sa poche, ni sa langue, d’ailleurs. « J’essaie d’être drôle, mordant et incisif afin de rendre hommage aux conneries que nous servent quotidiennement nos élus. À l’aube de mes soixante-dix ans », explique-t-il.
Le caricaturiste avait même reçu les foudres du cabinet du premier ministre du Québec de l’époque, Philippe Couillard, pour avoir publié, en 2017, dans un hebdo de la Rive-Sud, secteur de Montréal, sa caricature. Pour lui, « une bonne caricature demande un gros événement, un sujet connu de tous, de préférence une bonne bévue de politicien ou encore une incohérence sociale. On y ajoute un peu de satire, une pincée d’audace et une bonne dose d’humour. On brasse le tout avec un crayon bien affûté ».
Difficile
Le monde de la caricature est occupé par un grand nombre de passionnés, mais peu d’élus. « Les « places » sont plutôt restreintes. Les quotidiens ont plein d’éditorialistes et de chroniqueurs, mais un seul caricaturiste. J’ai l’impression qu’un dessin effraie (ou frappe) davantage qu’un texte, et j’aimerais bien que l’on m’explique pourquoi les scribes de l’édito tentent constamment de faire de la caricature avec des mots, alors que les vrais dessinateurs de presse existent… »
Pour celui qui a commencé à faire ses dessins à la mine de plomb dans des publications en noir et blanc, l’évolution du contenu de la caricature au fil du temps est « discutable. Plus ça va pour éviter de « déplaire », plus la caricature perd de son essence, s’adoucit et devient drabe », conclut-il.