Jardin Boileau : un nouveau chapitre

Le jardin Boileau a été inauguré à Chambly devant plusieurs dizaines de personnes venues assister au début d’un nouveau chapitre.

L’histoire n’est pas si lointaine. Le 22 novembre 2018, la direction générale de la Ville de Chambly avait demandé la démolition de la maison Boileau. « Cette décision a été principalement prise pour des raisons de vétusté du bâtiment et de sécurité, car elle était devenue dangereuse pour les citoyens », est-il encore possible de lire sur le site de la Ville. La Municipalité, sous l’administration de Denis Lavoie à l’époque, avait ajouté que les rapports des professionnels, les analyses des experts et les coûts engendrés pour sa réhabilitation avaient également motivé la décision.

Rappelons que la maison Boileau avait été acquise par la Ville de Chambly en septembre 2016. Selon le rapport d’évaluation de la structure, « le mauvais entretien de la maison, avant l’acquisition par la Ville, a causé des dommages irréversibles qui ne peuvent sauver la structure d’origine. Les experts concluent que les désordres structuraux sont trop importants et le bâtiment ne peut être rénové et conservé », avait persisté et signé alors la Ville.

« Je regarde plutôt tout le chemin parcouru depuis cette onde de choc. » – Alexandra Labbé

Élus et anciens élus s’expriment

Sur place, à l’inauguration du jardin Boileau, différents élus se souviennent du 22 novembre 2018. « Je pleurais avec mes voisins, exprime la mairesse Alexandra Labbé, qui venait d’être élue conseillère. J’ai des souvenirs fidèles de cette journée qui ne sont pas très bons », continue-t-elle.

À son tour, le député de Chambly et ministre de l’Éducation replonge en cette journée fatidique. « J’étais très triste et surpris, sous le choc », raconte M. Roberge, qui était à l’Assemblée nationale au moment où la maison Boileau a été démolie. C’est de là qu’il avait assisté à la mise au sol du bâtiment patrimonial.

Patrick Marquès, maire de Carignan qui avoisine Chambly, était du paysage pour la cérémonie officielle. « Ça avait été un choc pour tout le monde […] l’administration Labbé a bien récupéré la chose. » M. Marquès est aussi avocat. Son cabinet était près des lieux au moment où la maison tombait. Dans le feu de l’action, il avait reçu un appel, au bureau, de quelqu’un demandant de faire une injonction sur-le-champ. « On peut faire des mises en demeure pour arrêter, mais c’était trop avancé. La pelle avait déjà fait ses ravages », se rappelle le maire carignanois.

L’ancien maire, Denis Lavoie, joint par le journal, a commenté le sujet. « La vie continue. Une société humaine, ce n’est pas statique, c’est mobile, c’est normal », a reconnu celui qui était à la tête de la Ville au moment de la destruction de la maison Boileau.

Pour Jean-Philippe Thibault, conseiller du deuxième district à Chambly, le souvenir est encore frais. « J’étais au travail. Je me demandais comment faire pour demander à mon patron de me libérer pour m’en venir aux barricades », se remémore l’élu, qui n’avait pu arriver qu’en fin de journée pour constater l’étendue des dégâts. « Malheureusement, la pépine avait déjà fait son massacre. »

Une blessure guérie?

Presque quatre ans plus tard, des citoyens de Chambly parlent du 22 novembre 2018 avec amertume. Pour ceux-ci, la blessure est encore vive. Pour d’autres, la résultante qu’est le jardin Boileau panse la plaie qui a peiné à cicatriser.

« Je regarde plutôt tout le chemin parcouru depuis cette onde de choc […] Ça a été une journée très triste dont tout le monde se souviendra, mais je retiens toutes les avancées faites depuis », énonce fièrement la mairesse, qui tourne la page du chapitre afin d’en aborder un nouveau.

De son côté, Jean-François Roberge s’est dit soulagé « de voir qu’on tourne la page sur une erreur et que l’on transforme ça en quelque chose de grand […] on peut regarder en avant », estime en concluant le député sortant de Chambly et ministre de l’Éducation.