Incendie sur une ferme: Comment se remettre d’une telle tragédie

AVENIR. Lorsque des producteurs agricoles voient des années de travail s’envoler en fumée, comme cela a été le cas pour la famille Daignault, ils doivent se retrousser les manches et y aller une étape à la fois en se félicitant du parcours effectué au fil

C’est le conseil que donne Maria Labrecque-Duchesneau, fondatrice de la première maison canadienne de répit pour agriculteurs. Selon elle, les producteurs ont besoin de se sentir d’abord rassurés et la communauté agricole a un rôle à jouer dans une telle situation.

«Dans le monde agricole, on est très tricoté serré parce que personne ne veut que ça arrive», affirme-t-elle.

Mme Labrecque-Duchesneau soutient aussi que les lieux doivent être sécurisés et nettoyés en priorité. Une fois cela fait, les agriculteurs cessent de se concentrer sur la tragédie.

«Quand tout est débarrassé, ils peuvent respirer un peu plus. On voit moins le drame. C’est tout une vie de travail. Ils ont un deuil à faire», déclare-t-elle.

Soutien financier

Les agriculteurs sont assurés pour les dommages matériels, mais tous ne le sont pas pour les revenus de leur production. C’est pourquoi des programmes sont offerts pour leur permettre de subvenir à leur besoin après une tragédie.

La principale solution pour obtenir une rémunération est de céder son quota à la fédération des Producteurs de lait du Québec (PLQ) pour une période maximale de deux ans. Les agriculteurs peuvent aussi choisir de conserver leur quota sans l’exploiter durant la même période de temps, mais ils n’obtiennent aucun revenu.

Pour le moment, la famille a déjà fait une demande pour cas de force majeure auprès de la Fédération, mais la conseillère Catherine Turgeon indique qu’elle ne sait pas encore pour laquelle des solutions les Daignault opteront.

Rebâtir l’entreprise

Selon Mme Turgeon, la majorité des producteurs remettent sur pied leur entreprise agricole après une telle tragédie.

Le président du syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Rouville, Yvon Boucher, fait le même constat. Il indique que des situations comme celle-ci permettent aux producteurs de moderniser leurs installations.

Toutefois, Mme Turgeon affirme que de repartir avec un nouveau troupeau est un défi majeur pour l’agriculteur qui ne connaît pas les bêtes. C’est pourquoi certains producteurs achètent un nombre plus important de vaches pour tester leurs compétences et faire un tri.

Se serrer les coudes

La famille Daignault est touchée par la solidarité entre les producteurs agricoles. «Le slogan Fort et unis des producteurs laitiers pour nos revendications pour conserver la gestion de l’offre prend tout son sens», lance Mme Aubin.

L’épicerie IGA de Richelieu a offert des chèques cadeaux à la famille. La pharmacie Familiprix a gracieusement donné des produits naturels pour aider les Daignault à retrouver le sommeil. Le chef propriétaire du restaurant Chez l’Artisan, Éric Bellemare a aussi fait appel à ses fournisseurs pour leur donner des paniers de fruits et de légumes.

La ferme Myosotis de Marieville héberge les animaux rescapés.

«Je m’attendais à avoir du support de la famille et des amis, mais jamais à autant d’aide de la communauté et des commerces. Je ne les remercierai jamais assez», ajoute Mme Aubin.

La mairesse de la Saint-Mathias, Jocelyne G. Deswarte, elle-même agricultrice, a passé un bon moment avec la famille le jour du drame. «Je veux rester près d’eux. Ils ont travaillé très fort, je veux être là pour eux. Tous les citoyens de Saint-Mathias sont comme ma famille», ajoute la mairesse. (A.Ba.)

Pour lire notre portrait de Maria Labrecque-Duchesneau, cliquez ici.