Immobilier : Retour à la normale

Le permis de courtier immobilier devra être renouvelé par chaque professionnel avant le 1er mai. Une partie de la profession pense à abandonner face à la situation qui s’annonce en 2023. Pourtant, le contexte a-t-il réellement changé ?

Être courtier immobilier pendant la pandémie était la garantie d’avoir des ventes rapides et pour beaucoup lucratives. Les taux d’intérêts particulièrement bas ont incité beaucoup de ménages à faire le grand pas afin d’acheter une maison se souciant moins du prix. Quitte à se mettre en difficulté financièrement aujourd’hui. « Certains ont acheté au-delà de leurs capacités, analyse Yannick Gingras, courtière Remax sur Chambly. Mais aujourd’hui, nous commençons à vivre un retour à la normale. »

La fête est finie pour toute une profession dont plusieurs représentants se posent la question à savoir s’ils souhaitent vraiment continuer dans l’immobilier à l’heure de renouveler leur permis annuel, valable jusqu’au 30 avril. « Cela fait 20 ans que je suis sur le terrain, c’est une passion. Continuer pour moi est une évidence, assure Yannick Gingras. Mais pour ceux qui sont arrivés sur le marché ces deux dernières années, la réalité est toute autre. Il faut désormais faire davantage de publicité et être beaucoup plus disponible que ces derniers mois afin de vendre une maison. Pour moi, c’est juste un retour à la normale. On reprend nos habitudes. »

En 2022, ils sont 2557 à exercer la profession de courtier en Montérégie selon l’OACIQ, l’autorité du courtage immobilier au Québec. L’activité fut attractive au Québec puisqu’ils étaient 15 675 courtiers dans la province en 2020, ils sont aujourd’hui 17 611.

Des intérêts à payer

Dans un marché où les banques ont réajusté les taux au fil des mois pour les afficher actuellement aux alentours de 5% et 6%, les acheteurs sont probablement bien plus prudents aujourd’hui au moment de réaliser une proposition pour une propriété. Pour rappel, durant la Covid, les taux ne dépassaient pas les 2 % en avril 2021.

Une différence qui se matérialise de plusieurs centaines de dollars dans la paie de la traite mensuelle. « Les prix n’ont pas baissé, assure la conseillère. Mais la surenchère a disparu. Vendre une maison à 500 000 $ ou plus prend désormais plus de temps et c’est normal. Les gens sont davantage conscients que les taux d’intérêt sont pas loin d’un maximum. Mon rôle est de conseiller pour réaliser un achat intelligent. »