Île Goyer: un projet de construction sème la bisbille au Conseil

IMMOBILIER. Le Conseil de Carignan a voté quatre contre deux en faveur d’un projet de construction d’une nouvelle maison sur la rue des Tulipes à l’île Goyer, dont la dimension sera trois fois supérieure à celle des propriétés avoisinantes. Une décision q

Au cours de la période de questions, plusieurs ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’homogénéité dans le secteur et à la chute de la valeur de leur maison.

La conseillère du district, Lorraine Moquin, a demandé le vote sur cette question, en soutenant que les informations qui se retrouvaient au dossier lui indiquaient que cette construction projetée ne s’harmonisait pas au quartier.

 « La majorité des maisons de la rue des Tulipes ont une superficie qui varie entre 90 et 125 mètres carrés. La construction projetée va en faire au-delà de 300. Je considère que c’est démesuré par rapport aux autres maisons. L’autre facteur, c’est le style architectural. C’est un style contemporain qui est prévu et les matériaux ne rappellent en rien le bâti existant », a-t-elle signalé.

Son homologue dans les secteurs Sainte-Thérèse et de la Source, Anne Poussard, assure que rien dans les règlements n’empêche ce projet de construction. Selon elle, le style des maisons a évolué au fil du temps sur l’île. Bien qu’elle reconnaisse qu’au départ, les nouvelles maisons dérangent, la conseillère est confiante qu’un certain camouflage s’effectue grâce aux aménagements paysagers.

« Il y a un côté subjectif, le règlement présentement le permet. S’il ne le permettait pas, ça serait une autre paire de manche pour moi », justifie-t-elle.

Les règles du jeu

Selon le maire René Fournier, la Ville dispose depuis près d’un an d’un règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) afin de favoriser l’harmonie visuelle dans les quartiers. Cet outil est utilisé pour appuyer les décisions de la Ville.

« Le but, ce n’est pas d’empêcher la construction de maisons neuves, mais de trouver les moyens pour créer des maisons modernes, sans pour autant dépayser », indique M. Fournier.

 Ce dernier admet que le PIIA est encore nouveau pour la Ville. Elle recevra d’ailleurs une formation afin de mieux maîtriser ce règlement.

Bien que Mme Moquin estimait que le PIIA s’appliquait au cas du 1732 rue des Tulipes, le projet a tout de même été autorisé, malgré une forte opposition citoyenne. Deux citoyens ont même claqué la porte au conseil pour démontrer leur désaccord avec cette décision.

Pour tenter de calmer le jeu, le maire a soutenu que le conseil poursuivait son travail pour améliorer l’utilisation du PIIA. « Celle-là est échappée, c’est passé, on ne peut pas revenir en arrière. On entend ce que vous nous dites et ça va nous aider pour les prochaines fois. On va prendre ça comme de l’expérience pour les prochaines », a conclu le maire, en fin de séance.