Hausse des interventions pour des cas en santé mentale
POLICE. Les interventions pour des problématiques de santé mentale ont augmenté de 34% depuis quatre ans à la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent (RIPRSL). Cette tendance pousse la police à se pencher sur des manières de venir en ai
« Chaque année, on remarque que la criminalité baisse d’un certain pourcentage, convient le porte-parole de la RIPRSL, Pierre Tremblay. Par contre, les cas d’état mental perturbé augmentent chaque année. »
En 2012, la police est intervenue à 660 reprises pour des cas de ce type, alors que le chiffre est monté à 885 en 2015. Selon le sergent Tremblay, les données pour l’année 2016 dépasseront encore celles de l’année précédente.
Ces cas englobent toutes les interventions en lien avec une demande d’internement, de tentative de suicide, de suicide ou de santé mentale. Une personne fortement intoxiquée en perte de contrôle compte également dans cette catégorie d’intervention.
Prendre son temps
Ces types d’interventions nécessitent souvent bien du temps pour les agents qui se rendent sur les lieux.
« Les interventions peuvent prendre parfois plus de six heures. Le policier doit tenter de calmer la personne et, quand c’est nécessaire, doit assurer l’accompagnement pour le transport à l’hôpital et la surveillance là-bas », mentionne le sergent Tremblay.
« Souvent, la crise est terminée lorsque le médecin arrive pour l’évaluation. La personne est donc libérée et elle ne sera pas accompagnée par la suite », se désole-t-il.
Des pistes de solutions
Pour arriver à mener de meilleures interventions et pour optimiser la présence des patrouilles sur la route, la Régie a offert une formation à tous ses agents cette année pour leur permettre de comprendre les différents troubles de la personnalité. Ces formations seront renouvelées sur une base récurrente.
Des tables de concertation sont également en place pour cibler les meilleures solutions possible. « Le Service de police de Sherbrooke a créé une équipe mobile d’intervention psychosociale (EMIP), qui jumelle un travailleur social du CLSC à un policier », indique Pierre Tremblay.
Ce programme intéresse le corps de police, puisqu’il permet d’améliorer ses interventions.
« La plupart du temps, le policier doit transporter la personne à l’hôpital puisqu’il est dangereux pour soi ou pour les autres. Avec le programme, 90% des cas se résolvent sans qu’un transport ne soit nécessaire », compare le porte-parole de la RIPRSL.
En arrivant sur le terrain, le travailleur social peut prendre le temps de calmer la victime et de lui tisser un filet de sécurité à partir de son cercle social.
Une ligne téléphonique offerte par les services de santé devrait aussi être disponible sous peu pour soutenir les agents et les guider dans leurs interventions.
Hausse des interventions
Année |
Nombre d’interventions pour des cas d’état mental perturbé |
2012 |
660 |
2013 |
667 |
2014 |
766 |
2015 |
885 |
(Source : Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent)