Gilles Proulx : déçu par le ministre de l’Éducation
Lors de son passage à Chambly en lien avec l’assemblée publique du Rassemblement pour un Pays Souverain, Gilles Proulx a avoué sa déception envers Jean-François Roberge et son parti (la CAQ), qu’il a appuyés quatre ans plus tôt.
« Qu’est-ce qui s’est passé avec le ministre de l’Éducation? », a questionné Gilles Proulx devant une quarantaine de personnes s’étant déplacées pour l’assemblée publique organisée à Chambly par le Rassemblement pour un Pays Souverain. « Il a parlé des fenêtres mal bouchées, de l’amiante dans les murs, de l’asphalte en mauvais état dans les cours d’école, de la délinquance de petits morveux qui passent la drogue, mais il n’a pas parlé d’élever collectivement la connaissance scolaire de nos jeunes Québécois », cible l’homme médiatique. Le pourfendeur ne s’en cache pas, il dit avoir misé sur Jean-François Roberge pour mettre l’accent davantage sur l’enseignement de l’histoire du Québec à travers le Canada, ainsi que sur la valorisation de la culture générale au sein du programme scolaire.
« Il n’a pas parlé d’élever collectivement la connaissance scolaire de nos jeunes Québécois. » – Gilles Proulx
Il y a quatre ans, Gilles Proulx avait voté pour la CAQ. Ardemment, il souhaitait le départ des libéraux qui s’accrochaient au pouvoir. Désabusé, il tient un discours régénéré. « La CAQ est devenue une coalition d’opportunistes », a vigoureusement lancé M. Proulx. Il a parlé de sa nièce caquiste, Caroline Proulx, ministre du Tourisme. « Elle était bien contente de m’avoir pour faire la tournée des campings et des assemblées publiques. Depuis ce temps, comme dans la chanson de Félix Leclerc, elle ne se souvient même plus de mon prénom », conclut-il à ce sujet.
Médias modernes
Gilles Proulx soulignera bientôt ses 60 ans de carrière à graviter dans les médias. Il porte un regard critique sur les médias modernes et la façon dont ceux-ci informent, comparativement au passé. « C’est beaucoup plus faible quand on regarde TVA, LCN et RDI aux nouvelles continuelles. Ce sont des gens qui suivent le fil du téléscripteur pour couvrir une conférence […] On ne pousse pas loin, on n’est pas curieux, on ne gratte pas derrière la porte pour sortir des informations qui pourraient être des nouvelles », juge celui qui n’applique pas l’usage de la langue de bois.
À la barre notamment de son émission le Journal du midi, à la radio de CKAC 730, Gilles Proulx était reconnu comme étant un animateur confrontant, bouillant, engagé. Il estime que ce type d’animation n’est plus possible. « Quand j’écoute la radio, qui est d’une médiocrité et d’une superficialité, avec des fautes à plein nez, on s’aperçoit que les sujets de discussion ne sont jamais controversés ni audacieux », résume l’homme natif de Verdun.
L’histoire
Globe-trotter invétéré et féru d’histoire, Gilles Proulx partage, depuis des décennies, sa passion des voyages. Ce sont plus de 100 pays qu’a visités l’octogénaire. À la radio, il a souvent utilisé le terme ‘’ignare’’ pour qualifier les Québécois relativement à la connaissance de leur histoire. « C’est malheureux à dire, mais c’est un peu à cause du Parti québécois (PQ) », établit l’homme. Il fait ici référence à la prise du pouvoir du Parti québécois en 1976. L’enseignement de l’histoire avait alors été diminué afin de rattraper le retard électronique que connaissait le Québec sur l’Ontario. « René Lévesque avait dit aux parents que ce sera leur rôle d’initier les enfants à l’histoire et de faire connaître un peu ce qu’a été l’origine de la Nouvelle-France. C’était bien superficiel et dangereux d’agir de la sorte », convient M. Proulx.
Gilles Proulx a souvent décrié l’état du système scolaire par son régime, qu’il considère faible quant à la participation en termes de jours (180). « On maintient l’erre des loisirs. On est dans la semaine blanche et la semaine verte. En bout de ligne, ça parait », exprime-t-il de façon colorée en martelant qu’une année scolaire devrait contenir 200 jours d’école.
Faits saillants
L’animateur peut être entendu à QUB radio quotidiennement. Il écrit également des chroniques pour le Journal de Montréal. Au fil d’une carrière bien nourrie, il a questionné un nombre incalculable d’humains et réalisé avec eux des entrevues. Sa rencontre avec Fidel Castro trône au sommet du palmarès de ses moments marquants, ineffaçable au sein de sa mémoire. Il a aussi connu la guerre du Vietnam, la guerre du Kosovo et visité la Corée du Nord, marqués par le tumulte sur la ligne du temps. Depuis les années 60, il revendique l’indépendance du Québec. « Je continue à gueuler. Je ne peux pas dire que j’y crois totalement, au contraire, je suis très inquiet. J’ai été emporté par les Bourgault (Pierre), René Lévesque et tout ce mouvement qui était devenu un exemple parmi les jeunesses du monde. Tout ça s’est écroulé. C’est une déception amère et lamentable qui m’anime maintenant », termine l’homme qui défend bec et ongles la langue française.