Frais vétérinaires en hausse : À qui la faute?

Les propriétaires d’animaux ainsi que les SPCA ont constaté une forte hausse des prix dans les cliniques vétérinaires. L’arrivée massive d’investisseurs américains, même en Montérégie, est-elle responsable de cette inflation?

Linda Robertson, gérante de la SPCA de Montérégie. l’affirme haut et fort. « Entre 350 $ et 400 $ pour endormir un animal, c’est beaucoup trop! » Depuis plusieurs mois, les propriétaires d’animaux ont vu les prix monter en flèche dans les cliniques vétérinaires. Or, dans le même temps, des investisseurs américains prennent possession de ces cliniques privées afin de créer probablement de grands groupes. Un établissement à Chambly a même été racheté récemment. Y a-t-il un lien entre ces deux phénomènes?

Docteur Gaston Rioux, porte-parole de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, est au courant de cette nouvelle mode. « Pour le moment, on ne peut rien prouver, car aucune étude n’a été réalisée à ce niveau. Ce sont les cliniques privées qui fixent leurs propres prix. Mais il est vrai que nous avons constaté une augmentation du prix des prestations en général. D’ailleurs, toute personne se plaignant du coût des soins pour son animal peut se diriger vers notre bureau du Syndic, voire notre conseil d’arbitrage, qui statuera. »

Le monde des animaux n’échappe pas à l’inflation. « Il est vrai que les propriétaires d’animaux investissent davantage, d’autant si les soins sont vraiment spécialisés, poursuit le docteur Gaston Rioux. Les médicaments et les coûts reliés au personnel sont aussi en hausse. On peut d’ailleurs se poser la question sur la santé de l’animal. Pour certains, payer le loyer est plus important que soigner son compagnon. C’est pourquoi nous voulons que le gouvernement autorise les vétérinaires reliés à des SPCA et à des OBNL à donner des soins à prix raisonnables pour les propriétaires d’animaux à revenus faibles. »

Les SPCA et autres professionnels ont constaté aussi une hausse des abandons ces derniers mois. « Davantage de personnes ont adopté des animaux durant le confinement, souligne le porte-parole. Lors du retour à la normale, plusieurs foyers ont constaté que leur compagnon ne convenait pas forcément à leur mode de vie. C’est pourquoi, avant d’adopter, il faut se renseigner sur la race et les besoins des animaux. »