Élus remis en cause à Richelieu
En guise de protestation à des « comportements problématiques chez certains élus », l’Hôtel de Ville de Richelieu a annoncé sur ses réseaux sociaux sa fermeture, le 21 août dernier.
« Cadres et employés syndiqués de l’hôtel de ville sommes préoccupés par les récentes décisions du conseil municipal en matière de gestion des ressources humaines. Plusieurs d’entre nous avons été témoins de comportements problématiques chez certains élus et employés et nous ne comprenons pas la position du conseil municipal, qui semble vouloir encourager et récompenser lesdits agissements toxiques », écrit la Ville sur ses réseaux sociaux.
Alexandre Côté, directeur des communications de la Ville de Richelieu, a confirmé au journal que la publication a été « écrite, vue et approuvée par l’ensemble des employés de l’administration travaillant à l’hôtel de ville ».
« Je n’appuie pas cette démarche des employés, mais je ne peux pas en dire plus. On va regarder ça attentivement et de façon sérieuse. Je laisse tout ça entre les mains du directeur général (DG). Il va nous revenir avec ça », répond Claude Gauthier, maire de la Ville de Richelieu, quant à ce que voulait dire la Ville par « comportements problématiques ».
Nouveau directeur général
C’est le nouveau directeur général par intérim, Jean-Marie Beaupré, qui se penchera sur le dossier en matière de ressources humaines. Frédéric Martineau, ancien directeur général de la Ville, n’est plus en fonction depuis juin dernier. Roxanne Veilleux, greffière, assurait l’intérim. Le 21 août représentait la première journée de
M. Beaupré à sa nouvelle fonction. Deux jours plus tard, il avait ceci à dire :
« La situation est sous analyse, présentement. Je n’ai pas l’intention d’en débattre sur la place publique. Je veux discuter avec tout le monde. On va régler notre linge sale en famille. On va trouver des solutions harmonieuses pour tout le monde », avance le nouveau DG par intérim de la Municipalité.
Santé mentale et intégrité
« Nous nous mobilisons donc pour la sécurité, la santé mentale et l’intégrité des employés. Nous considérons également que le service aux citoyens est menacé par ce climat de travail. Nous demandons au conseil municipal qu’il daigne enfin adresser sérieusement ces nombreuses problématiques, maintes fois exposées pendant les derniers mois », revendique la Ville sur ses réseaux sociaux.
Une suspension payante
Lors de la séance extraordinaire du conseil municipal du 19 juin, des mesures disciplinaires ont été imposées à un employé dont l’identité est confidentielle. Une suspension, sans solde, pour une période de deux jours de travail, est ce qu’il avait reçu. Le maire indique ne pas pouvoir décrire ce que certains à la Ville dépeignent comme « agissements toxiques ».
Or, deux mois plus tard, lors de la séance extraordinaire du 14 août, le conseil a voté en faveur d’augmenter le traitement de ce même employé pour que son salaire représente le montant maximal prévu à sa classe respective.
« L’employé avait une lettre, faite au mois de mars, dans laquelle il est question d’une augmentation. L’augmentation n’avait pas eu lieu. À un moment donné, je ne veux pas me retrouver avec des poursuites. Il était dû, c’était avant l’histoire. Oui, il y a un événement par après, mais cet événement-là n’a aucun lien », justifie le maire richelois.
« C’est difficile pour moi de me prononcer là-dessus parce que je n’étais pas là et je ne connais même pas la situation ni les motifs d’augmentation salariale », relate à son tour M. Beaupré, qui réitère ne pas vouloir traiter ce dossier publiquement.
Alexandre Côté, quant à lui, ne souhaite pas non plus détailler les raisons de la suspension dudit employé. Il ne développe pas non plus quant aux « comportements problématiques chez certains élus et employés ».
Des ressources humaines occupées
Lors de la séance extraordinaire du 19 juin, sous la recommandation de Frédéric Martineau, le conseil annonce la création du poste ainsi que l’embauche d’une conseillère aux ressources humaines. Julie Grignon-Chabot hérite du poste, à temps partiel, soit deux jours par semaine.
Lors de la séance ordinaire du conseil municipal du 4 juillet dernier, deux démissions ont été annoncées. Il s’agit d’un employé à l’urbanisme et d’un pompier du Service de sécurité incendie de la Ville de Richelieu. Claude Gauthier assure que ces démissions n’ont rien à voir avec le climat actuel.
Ces démissions succèdent à l’entente de fin d’emploi de l’ancien DG, Frédéric Martineau, en juin. Certains évoquent l’idée que M. Martineau s’est fait « suggérer fortement de quitter son poste ».
« C’est un choix avec le conseil. On a des visions qui sont différentes. C’était une entente à l’amiable. C’est tout ce que je peux dire là-dessus », soutient le maire de Richelieu.
En séance extraordinaire du 14 août, le conseil vote la résolution interdisant à la direction générale d’accorder tout mandat futur à une firme externe de ressources humaines sans autorisation préalable du conseil municipal.
« Techniquement, si le DG a besoin de ressources humaines, ça ne l’empêche pas de le faire. Ce n’est pas ça, le but. Ce n’est qu’une correction administrative et non pas d’empêcher le DG d’avancer dans des dossiers », décrit M. Gauthier
« Les RH, c’est la ressource la plus délicate à gérer. Ça demande plus de doigté. C’est ce que l’on va s’atteler à faire pour améliorer la situation », termine Jean-Marie Beaupré.
Le journal a voulu s’entretenir avec la FEESP-CSN, syndicat des employés de la Ville. Il n’a pas été possible d’obtenir d’entrevue au moment d’écrire ces lignes.