Fermeture de la cafétéria : La proximité des restaurants pointée du doigt

MALBOUFFE. La propriétaire de la concession alimentaire de l’école secondaire de Chambly, Shelley Asprey, attribue ses difficultés financières à la proximité des nombreux commerces de restauration rapide, qui attirent les jeunes sur l’heure du dîner. La V

«Si j’ai 13 ans et que ma mère me donne 5$, je ne vais pas manger un poulet chasseur. Je vais plutôt préférer aller au McDonald’s», illustre Shelley Asprey.

Selon Mme Asprey, la Ville devrait établir un périmètre autour de l’école secondaire de Chambly où les restaurants ne seraient pas permis. Elle considère que cela aiderait à l’application de la politique alimentaire dans l’établissement scolaire.

«C’est bien d’avoir une politique alimentaire, mais on doit donner l’occasion aux concessions de montrer aux élèves qu’ils peuvent manger des aliments sains et bons au goût», affirme-t-elle.

Le directeur général des Services alimentaires Monchâteau, Guy Betrand, qui détenait le contrat dans cette école au cours des dernières années, est d’accord. «La politique alimentaire n’aide pas parce que les fast-food grugent notre clientèle.»

Une question légale

Bien qu’ouverte à la proposition de Shelley Asprey, la Ville se retrouve limitée par les droits des commerces, indique le directeur du Service de la planification et du développement du territoire, Jean-François Auclair.

«C’est difficile d’établir un périmètre en raison des droits acquis. À Chambly, un restaurant doit être fermé pendant une période minimale de six mois pour que ces droits prennent fin», explique-t-il.

Il ajoute aussi que ce changement est plus difficile à apporter dans les villes où la proximité des écoles et des zones commerciales est grande.

«Nous ne pouvons pas forcer la fermeture d’un restaurant. La modification d’un règlement de zonage prend effet sur ce qui s’en vient et non sur ce qui est déjà là», explique-t-il.

Une réflexion en vue

La Ville prévoit profiter de la refonte Plan et des règlements d’urbanisme, cette année, pour se pencher sur les usages permis dans les zones commerciales.

Toutefois, en ce qui concerne l’instauration d’un périmètre, elle préfère attendre le dénouement de la poursuite intentée contre la Ville de Brossard par la chaîne de restauration rapide Pizza Pizza. Cette dernière juge illégitime l’interdiction d’ouvrir un restaurant devant l’école secondaire Antoine-Brossard.

L’impact la taxation

La propriétaire d’Algatom considère aussi la taxe des immeubles non résidentiels exigée par la Ville comme une raison de la fermeture du service de repas. Elle soutient que celle-ci est deux fois plus élevée que dans les autres villes.

Jocelyn Plante, un parent qui siège sur le conseil d’établissement de l’école, estime que la Ville devrait servir de facilitateur en diminuant cette taxe.

«Ça serait bien vu que la Ville apporte sa contribution. Elle devrait considérer ces repas comme un service offert à ses citoyens», affirme-t-il.

La Ville de Chambly indique que la taxe est fixée en fonction de la valeur de l’immeuble inscrite au rôle d’évaluation foncière. Dans le cas de la cafétéria, cette valeur est de 205 000$.