Et maintenant la justice?
Plusieurs maisons du centre-ville de Marieville révèlent des fissures jusque dans leurs fondations. Les habitants concernés pointent du doigt les travaux de l’entreprise Dusco, qui implante un nouvel entrepôt. La justice tranchera-t-elle?
Les vibrations et les blocages de rues devraient désormais être plus rares dans le centre-ville de Marieville. Les travaux situés au 2055, rue du Pont ont bien évolué et la structure est désormais en place. Cela n’empêche pas Suzanne Ouimet, vivant juste en face, de demander des comptes après des mois de désagrément. Elle accuse le chantier d’avoir provoqué des fissures sur les murs et dans les fondations de son logis. Elle reproche aussi à la Ville d’avoir été sourde à ses craintes d’écroulement d’une partie de la maison.
Aujourd’hui, la Marievilloise est heureuse de voir avancer son dossier. Elle assure avoir eu un rendez-vous de médiation citoyenne avec la Ville, jeudi matin, pour voir quels arrangements trouver afin de réparer son préjudice. Danielle Pilette, urbaniste et spécialiste en gestion de territoire, se questionne d’abord sur la délivrance du permis. « S’est-on interrogé sur la vulnérabilité des sols? Les terres au sud du fleuve Saint-Laurent sont souvent composées d’argile. Or, la terre peut être vulnérable en cas de sécheresse ou de pluies abondantes. Si la MRC de Rouville a identifié cette fragilité, la Ville en a-t-elle aussi pris compte? Depuis une quinzaine d’années, les municipalités exigent un certificat d’un ingénieur spécialisé en sols pour s’assurer de la solidité de ceux-ci. Si la MRC n’a pas relevé de fragilité, alors la Ville n’était pas tenue de le faire. » Sur le site Internet de la MRC, le schéma d’aménagement et de développement a clairement identifié que les terres peuvent être argileuses.
Travaux bientôt finis
Cette question d’urbanisme est déterminante pour donner des suites judiciaires, s’il y a lieu. « La victime pourrait probablement effectuer un recours civil contre l’entrepreneur qui réalise les travaux, le propriétaire du terrain et la Ville, poursuit Danielle Pilette. Mais là, on arrive à une question de droit. »
Les travaux, de leur côté, sont en voie d’être terminés, selon Dusco, promoteur nouvellement propriétaire du terrain. Il ne resterait que trois semaines avant la fin de l’ouvrage. L’entreprise de Sherbrooke confirme que l’entrepôt où avait élu domicile Gelpac sera reconstruit. » Il a fallu démolir l’ancien édifice contaminé par l’amiante. Nous l’avons reconstruit en respectant les nouvelles normes. Son activité sera la même qu’auparavant. «