Épandage de pesticides: le bruit des avions indispose des voisins
ROUGEMONT. C’est devant un panorama à couper le souffle que Paul-André Bousquet et son épouse ont choisi de s’établir pour leur retraite, dans une charmante demeure du rang de la Grande Caroline, à Rougemont. Malheureusement, leur havre de paix est troubl
Depuis le mois de juillet, le résident de Rougemont se fait réveiller par le bruit des avions qui décollent entre 5h et 6h30 le matin. «Je me suis acheté un appareil pour mesurer le son. Le bruit monte entre 100 et 110 décibels quand ça décolle», indique M. Bousquet.
Indisposé par la situation, le couple a demandé l’aide du conseil municipal. «On nous a répondu de déménager», s’indigne Jacqueline Robillard-Bousquet.
«Je suis un ancien policier. Je veux que justice soit rendue. Je ne veux pas les empêcher de travailler, seulement qu’ils fassent preuve de civisme», poursuit M. Bousquet.
Impossible faire l’unanimité
Le propriétaire d’Hélico Service, Benoît Tétreault, est conscient des désagréments qu’engendre son entreprise. Il tente d’ailleurs de minimiser l’impact du bruit, pendant la saison, qui s’étire de juin à août.
«Il y a une quantité de choses que je peux faire pour atténuer la situation, mais je crois avoir fait le maximum jusqu’où je pouvais aller», complète Benoît Tétreault
Pour opérer, M. Tétreault doit répondre à plusieurs exigences de Transport Canada, en ce qui concerne l’aviation, ainsi que de Santé Canada concernant les règles environnementales à respecter pour chaque produit.
«Si je pouvais faire les épandages le soir, je le ferais! Malheureusement, je dois attendre des moments précis pour le faire. En moyenne, ça arrive entre 10 et 15 matins par saison», ajoute M. Tétreault.
Si la température est assez fraîche et que le vent n’est pas trop fort, M. Tétreault privilégie les épandages le soir. Il a également dirigé sa piste de décollage afin d’incommoder le moins possible le voisinage.
«Nous avons des moments assez précis pour étendre pour prévenir des maladies ou des insectes. Je ne peux pas me permettre de repousser jusqu’à ce que les conditions soient bonnes pour le faire le soir uniquement», ajoute-t-il.
Son entreprise s’est également munie d’avions à moteur à turbine, beaucoup moins bruyants que les moteurs à piston.
Juridiction fédérale
Pour donner suite à la plainte qui lui a été formulée, Rougemont explique que la situation ne figure pas parmi son champ de compétence.
L’aviation étant de juridiction fédérale, l’entreprise possède tous les permis l’autorisant à procéder à l’épandage aérien. L’arrosage englobe plusieurs contraintes de temps pour l’effectuer.
La directrice générale de la Municipalité, Kathia Joseph, rappelle que la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles a préséance sur la règlementation municipale.
«Il s’agit d’un usage agricole dans une zone agricole. Je comprends la situation de M. Bousquet, mais malheureusement, ce n’est pas de notre recours», ajoute-t-elle.
Quelques consignes sur l’épandage aérien de pesticides
Épandre seulement quand les conditions météorologiques à l’endroit traité permettent une couverture complète et uniforme de la culture visée.
Ne pas épandre de pesticides sur les étendues d’eau. Éviter que la dérive n’atteigne une étendue d’eau ou tout autre endroit non visé. Les zones tampons indiquées devraient être respectées.
Ne pas épandre par temps mort ou lorsque la vitesse du vent et son orientation peuvent provoquer une dérive.
Ne pas épandre lorsque le vent souffle en direction d’une culture, d’un jardin, d’un habitat terrestre (plantations brise-vent, etc.) ou aquatique vulnérable.
(Source : Santé Canada)