Encore des gens téméraires
Malgré des campagnes de sensibilisation et les efforts déployés pour pincer les contrevenants, l’utilisation du cellulaire en période de conduite perdure dans les mœurs de certains.
« Bien que ce soit subjectif, l’observation que nous faisons de la situation n’est pas nécessairement une réduction ou une augmentation, mais bien des comportements différents afin de ne pas se faire prendre. Les gens qui ne respectent pas le Code de la route le font de façon moins visible qu’auparavant », déclare Jean-Luc Tremblay, porte-parole de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent.
Cet ajustement force la police à adopter d’autres façons d’observer l’infraction.
« Les policiers à vélo sont mis à contribution. Furtivement, ils ont une capacité d’observation différente relativement à un policier dans une automobile. Les stratégies d’observation peuvent également se faire à pied. Ça fait partie des moyens mis en place pour s’assurer que les consignes sont appliquées », ajoute le sergent.
Les personnes fautives s’exposent à une infraction de 300 $ plus les frais, pour un total de 487 $. Cinq points d’inaptitude seraient signalés au permis. Après avoir été déclaré coupable une première fois à ce type d’infraction, une trace demeure au dossier pendant une dizaine d’années. Si une deuxième offense devait se produire, le permis du conducteur se verrait révoqué sur-le-champ sans plaidoyer de culpabilité pour une période de trois jours.
Une campagne provinciale de prévention en lien avec la distraction au volant est prévue et devrait avoir lieu à la fin du mois de septembre.
La cour municipale de la Ville de Chambly mentionne qu’en 2019, pour les cellulaires au volant, 149 constats ont été délivrés. En 2020, à ce jour, pour les mêmes raisons, les constats distribués se chiffrent à 129.
Réglementation Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)
Les articles liés à l’obstruction de la visibilité et à la distraction peuvent être flous, parfois, et demeurent méconnus. Par exemple, l’article 442 stipule que nul ne peut conduire un véhicule routier ou une bicyclette lorsqu’un passager, un animal ou un objet est placé de façon à obstruer la vue du conducteur ou à gêner la conduite du véhicule.
« Quand on suspend des objets à notre miroir tels un sapin qui sent bon, un couvre-visage, des dés en minou ou que l’on installe un accessoire sur notre tableau de bord, un policier pourrait considérer que ça gêne votre conduite et pourrait en effet vous remettre une contravention. Le but est d’éviter des angles morts plus importants », met en lumière Gino Desrosiers, relationniste auprès des médias à la SAAQ. L’infraction entraîne une amende minimale de 100 $ (plus les frais), mais n’engage pas de points d’inaptitude.
Si mon cellulaire est accroché sur un socle et que je m’en sers à titre de navigateur, ai-je le droit de changer de destination en conduisant?
« Théoriquement, vous pourriez le faire mais on ne le conseille pas, car ce n’est pas une tâche facile que de changer une destination. Si ce n’est que d’appuyer sur un seul bouton et, qu’automatiquement, la destination change, ça passe, mais le dispositif doit être positionné et conçu de façon à ce que le conducteur du véhicule routier puisse le faire fonctionner et le consulter aisément. Y entrer une nouvelle destination n’est pas une chose que l’on peut faire aisément », répond M. Desrosiers (article 443.1). L’infraction entraîne une amende minimale de 300 $ (plus les frais) et 5 points d’inaptitude.
Ai-je le droit d’avoir des écouteurs dont la seule utilisation consiste à parler avec un interlocuteur au téléphone?
« Le cycliste ne peut porter aucun écouteur. Le conducteur d’un véhicule routier ne peut porter qu’un écouteur à une seule oreille », détaille le porte-parole de la SAAQ (article 443.2). L’infraction entraîne une amende minimale de 100 $ (plus les frais) mais n’engage pas de points d’inaptitude.
Si je n’utilise pas mon cellulaire, peut-il reposer sur le banc du passager?
« Pour ne pas qu’un policier dise que vous l’utilisiez, l’écran doit être face au siège. Ça devient justifiable que vous ne l’utilisiez pas. Mais si l’écran est vers le haut, un policier peut juger que vous l’utilisiez. Ça dépend toujours de ce que le policier va constater et déduire de ce que vous faisiez », termine Gino Desrosiers (article 443.1).
« Il est interdit à tout conducteur d’un véhicule routier de faire usage d’un téléphone cellulaire ou de tout autre appareil portatif conçu pour transmettre ou recevoir des informations ou pour être utilisé à des fins de divertissement, ou de faire usage d’un écran d’affichage. […] Le conducteur du véhicule routier qui tient en main, ou de toute autre manière, un appareil électronique portatif est présumé en faire usage », précise la SAAQ.
La distraction au volant est l’une des causes les plus souvent mentionnées par les policiers concernant les accidents avec blessés et décès au Québec. Chaque année, en moyenne, de 2015 à 2019, la distraction était en cause pour :
• 130 décès (37 %);
• 600 blessés graves (41 %);
• 18 400 blessés légers (53 %).