Encadrer la qualité de l’eau
Maxime Dubé-Lahaie a réalisé un documentaire sur la rivière Richelieu avec l’association Action Eau Richelieu. Il y pointe notamment une pollution de l’eau du bassin de Chambly par les pesticides provenant de terres agricoles.
À 19 ans, Maxime Dubé-Lahaie a rassemblé ses passions. Féru de cinéma et de questions environnementales, l’étudiant en sciences humaines et administration au cégep de Saint-Jean a réalisé son premier documentaire intitulé Pauvre ou Richelieu?, qui sera présenté au grand public mercredi prochain. « Les changements climatiques m’intéressent beaucoup, explique le jeune homme qui a passé trois sessions en sciences de la nature. La rivière Richelieu, c’est à côté de chez moi, c’est là où j’ai grandi. Je veux que ce reportage informe la population sur l’état de l’eau. »
« Nous avons voulu montrer la richesse de la rivière, mais aussi les menaces sur l’écosystème qui perdurent. » – Maxime Dubé-Lahaie
Cette œuvre de 50 minutes fait un état des lieux de la rivière en partant de la frontière américaine pour remonter jusqu’au bassin de Chambly. Afin de donner un poids scientifique à son travail, Maxime Dubé-Lahaie s’est rapproché d’Action Eau Richelieu, organisme qui lutte pour l’environnement. « J’ai lancé l’idée et les membres m’ont aidé. L’association m’a orienté vers les bonnes personnes pour réaliser ce documentaire. Nous avons voulu montrer la richesse de la rivière, mais aussi les menaces sur l’écosystème qui perdurent. »
Les pesticides en ligne de mire
La bande-annonce du reportage est publiée sur YouTube. Elle alerte, entre autres, sur l’eutrophisation qui se déroule au sein même du bassin de Chambly. « Les engrais des sols agricoles se retrouvent dans l’eau et provoquent un enrichissement général de la rivière Richelieu et du bassin de Chambly, explique Alain Branchaud, directeur général de SNAP Québec, organisme de protection de la nature. On aperçoit la présence de plus en plus imposante de plantes aquatiques. Ce phénomène n’est pas propice à la survie du chevalier cuivré. » Le chevalier cuivré est un poisson unique au Québec et même plutôt particulier à la rivière Richelieu.
La faune et la flore de la rivière ne sont pas les uniques enjeux de cette pollution. Sébastien Sauvé, professeur en chimie environnementale à l’Université de Montréal, s’inquiète aussi de la présence de substances chimiques synthétiques (appelées PFAS) dans l’eau au Québec. « Il existe des zones dans la province où l’eau contient des traces de pesticides. Cette eau serait considérée comme non potable en Europe. On est en droit de se poser la question » Laquelle des deux visions est la bonne? « . On est, au minimum, dans une zone un peu grise. » Dans son rapport d’étude publié sur le site Internet de l’Université de Montréal, le spécialiste soutient que ces matières sont dangereuses pour la santé. Du côté de Chambly, la proportion reste acceptable. « Santé Canada propose une norme maximale de 30 nanogrammes de PFAS par litre d’eau », explique le spécialiste. Selon son étude, Chambly en compte 6,03 et Richelieu, 5,28 en 2023.
Le documentaire Pauvre ou Richelieu? sera présenté le mercredi 12 avril à 19 h 30, au théâtre des Deux-Rives. Entrée gratuite. Il est possible de réserver sur le site de la SPEC Haut-Richelieu. La bande-annonce est diffusée sur la chaîne YouTube Action Eau Richelieu.