Éducation : Grandir grâce aux amis
Une classe de primaire de l’école Saint-Vincent de St-Césaire a fait appel à des animaux pour aider ses élèves en difficulté. Une expérience pour en appeler d’autres ?
Hyperactivité, opposition avec provocation, trouble de l’attention ou encore impulsivité. La classe de primaire de Marie-Pier Boucher à l’école Saint-Vincent de St-Césaire accueille des enfants de 6 à 9 ans avec un retard académique. « L’apprentissage et la motivation quotidienne sont plus difficiles que dans les autres classes, explique l’enseignante. On fait appel à la zoothérapie pour diminuer les comportements négatifs. » Une première.
« Avec les animaux, ils vivent des réussites et s’investissent dans des projets. » – Catherine Nadeau
De janvier à juin, Cindy Guertin, de la fermette aux petits miracles, vient une heure par semaine avec certains de ses compagnons pour aider les élèves à se développer. « Les enfants sont souvent fermés aux apprentissages, précise Catherine Nadeau, éducatrice spécialisée à l’origine du projet. Avec les animaux, ils vivent des réussites et s’investissent dans des projets. Dernièrement, ils ont construit des cabanes pour eux. Lorsque les animaux arrivent, ils savent qu’ils doivent bien se tenir pour profiter pleinement de l’activité. »
D’ailleurs, un incubateur avec une dizaine d’oeufs siège à côté du tableau en attendant l’éclosion des poussins. « Les élèves tiennent un journal de bord quotidien pour faire un rapport de ce qu’ils ont perçus comme changements, sourit Maire-Pier Boucher. Sans s’en rendre compte, ils font du papier – crayon. Ils travaillent leur écriture et leur orthographe. On apprend à écrire le nom des animaux. Grâce à cela, je peux intégrer des apprentissages qui auraient été plus compliqués à amener si cela venait d’un adulte. »
Du positif dans leur vie
L’échange avec les animaux est devenu essentiel pour les jeunes. Catherine Nadeau y voit même beaucoup plus qu’un échange avec des poules, des chiens ou des lapins. « Ce sont des enfants qui ont connu des échecs. Ils ont une faible estime d’eux-mêmes. Cette fois, ils se sentent responsables de ces animaux et ce sont leurs victoires. Grâce à cela, on peut gérer les émotions et réduire leur intensité. »
La zoothérapeute Cindy Guertin est enthousiaste pour cette expérience pilote. « Je souhaite vraiment que l’on pourra démontrer l’efficacité de l’apprentissage avec les animaux. Le plus intéressant dans cette expérience est la récurrence. Souvent, on me contacte pour une séance d’une heure et je ne peux pas travailler grand-chose. Là, on va pouvoir étudier le travail effectué au bout de vingt séances. Mon idéal serait de pouvoir dire à la commission scolaire que la zoothérapie fonctionne et de mettre un thérapeute dans chaque école. »
« L’objectif à terme est que ces enfants puissent avoir un sentiment d’appartenance, fassent preuve d’attachement et éprouvent de la confiance envers un adulte, conclut Catherine Nadeau. Ce sont de gros défis. »