Éducation : en quête de romans
Megane Paquette prépare son baccalauréat en enseignement primaire. L’étudiante chamblyenne a lancé un appel sur Internet afin de récolter des livres pour ses futurs élèves.
Megane Paquette prépare sa rencontre avec ses premiers élèves. Si tout va bien tout au long de son processus la menant au baccalauréat en enseignement primaire, la Chamblyenne aura sa classe dans quatre ans.
Afin de planifier au mieux son futur rendez-vous, elle a lancé un appel sur Internet afin de récolter des livres pour enfants gratuitement ou à bas coûts. « Je souhaite transmettre le plaisir de la lecture à ceux-ci, explique-t-elle. Mais l’école nous fournit peu de moyens pour se bâtir une bibliothèque dans notre classe et les prix des albums jeunesse sont en hausse! »
Sur Internet comme en magasin, un roman pour enfants affiche un prix supérieur à 15 $, d’autres peuvent monter à 23 $. Un état de fait qui pousse Megane Paquette à s’adapter. « En tant que future enseignante qui souhaite avoir ses propres livres pour mettre dans un coin lecture accessible aux élèves en tout temps, je décide de demander de l’aide auprès de ma communauté. »
Une pratique loin d’être inhabituelle au Québec, où plusieurs enseignants doivent mettre la main à la poche pour permettre à leurs élèves d’obtenir de meilleures activités. Cet état de fait est vrai pour les livres, mais aussi pour les activités diverses comme les arts plastiques.
Syndicat satisfait
Pour le Syndicat de Champlain, organisme qui couvre une partie de la Montérégie, dont la Rive-Sud près de Montréal, et une partie de la Vallée-du-Richelieu, les budgets alloués aux professeurs pour le matériel scolaire, livres et arts plastiques compris, sont suffisants. « Selon deux centres de services scolaires de la région, les montants alloués vont de 200 $ à 300 $ par classe chaque année pour s’équiper. Cela semble suffisant. »
Le Syndicat estime que les établissements répondent au besoin des enfants en leur offrant un minimum d’ouvrages. « Les bibliothèques des écoles publiques sont suffisamment riches pour contenter les élèves. Alors, il est vrai que certains professeurs prennent la liberté d’investir eux-mêmes pour améliorer encore l’apprentissage. C’est une pratique qui est encore courante. Nous n’y trouvons rien de particulier à redire. »
La communauté présente
Lors des négociations de fin d’année 2023, les revendications du monde enseignant réclamaient plus de moyens dans les écoles publiques. « On parlait de la composition des classes, précise le Syndicat de Champlain. Pas forcément du nombre d’élèves, mais aussi des besoins particuliers de certains enfants qui nécessitent une attention particulière. Cela peut paraître compliqué de faire le cours à 27 enfants si plusieurs d’entre eux souffrent d’un trouble du comportement. Aussi, nous voulons un adulte supplémentaire dans la classe pour aider lors des tâches non pédagogiques. Par exemple, habiller tous les enfants avant de sortir en récréation demande beaucoup de temps. »
Après l’appel de l’étudiante à l’UQAM, la communauté s’est en effet mobilisée. Des solutions sont venues de partout avec des livres à donner ou bien des suggestions intéressantes, comme les ouvrages dans les centres d’action de bénévolat à Chambly, à Marieville ou à Sainte-Angèle-de-Monnoir. Des romans peuvent être trouvés à 1 ou 2 $. D’autres citoyens sont prêts à donner le stock de leur grenier. « Je suis prête à me déplacer chez les gens, complète l’étudiante. Toutes les solutions sont possibles! »