Éduc’alcool incite à la réflexion sur les raisons qui mènent à boire

Alors que s’est conclu, à Chambly il y a un mois, le plus gros événement brassicole du Québec, le festival Bières et Saveurs, Éduc’alcool a lancé sa nouvelle campagne automnale, Se questionner, c’est trouver sa juste mesure.

Depuis un an déjà, Éduc’alcool a recentré son approche afin d’inviter les Québécois à se questionner sur les contextes et les raisons qui les amènent à consommer de l’alcool. Geneviève Desautels, directrice générale (DG) d’Éduc’alcool, parle de « motivations positives » en premier lieu. « On veut célébrer, goûter, déguster, être entre amis, etc. », énumère-t-elle. Elle renchérit ensuite avec des « motivations risquées ». « Se dégêner, s’automédicamenter, en raison du stress, parce que je ne vais pas bien, fatigue, etc. », nuance la DG, qui martèle sur « l’importance de se questionner sur ses motivations ».

Elle souligne aussi le contexte de consommation. « Bois-je seul ou avec des amis? Bois-je la semaine et/ou la fin de semaine? Est-ce que, parce que je ne bois pas la semaine, j’en bois trois fois plus la fin de semaine? », piste Mme Desautels. Après les motivations et le contexte, notre intervenante boucle le cycle en pointant les effets de cette consommation à court, moyen et long termes. « Est-ce que je le regrette le lendemain? Ai-je mal à la tête? Devrai-je m’excuser pour ce que j’ai dit? Est-ce que je manque le travail? Ou, au contraire, j’ai bu hier et il ne s’est rien passé parce que j’étais bien correct », expose-t-elle à titre de diverses réalités. 

Gêné de ne pas boire

Éduc’alcool désire également déstigmatiser la non-consommation d’alcool. « Mon doux que l’on se fait questionner quand on ne boit pas! On peut-tu les laisser tranquilles? Si l’on décide de ne pas boire, en quoi ça te regarde? », questionne Mme Desautels. Dans le cadre de tournées auprès de bals de finissants afin de sensibiliser les jeunes, elle relate avoir vu des finissants ne pas aller à leur bal « parce que je ne bois pas et je vais me faire niaiser », affirme-t-elle, ébranlée par ce mécanisme de défense.

« Mon doux que l’on se fait questionner quand on ne boit pas! » – Geneviève Desautels

Alcool à la télé

Des émissions de télévision intègrent la consommation d’alcool. Tout le monde en parle ou encore Occupation double en sont des exemples probants. Éduc’alcool a d’ailleurs développé une association inédite avec Occupation double, lui permettant notamment de joindre un public plus jeune. Geneviève Desautels a rencontré les candidats dans un épisode. « Ils m’ont dit qu’ils ont besoin d’un verre dans les mains, un peu comme une béquille. Mais il n’est pas obligatoire d’avoir toujours de l’alcool dedans. C’est ça, la réflexion », termine-t-elle. 

Selon, entre autres, une étude récente de l’Institut national de santé publique du Québec, on constate que la pandémie a entraîné une hausse de la consommation d’alcool chez plusieurs personnes, notamment chez celles qui ont travaillé ou étudié de la maison.