Édito : l’identité communautaire du Québec
Décembre, le mois du partage, le mois des guignolées, des paniers de Noël, le mois où l’on a tendance à donner un peu plus à ceux qui en ont besoin, que ce soit en argent ou en temps.
Tentons de réécrire cette phrase en partant maintenant du postulat que les groupes communautaires n’ont jamais existé.
Décembre, le mois du partage.
Beaucoup plus simple à écrire, n’est-ce pas? Mais est-ce que ce serait plus simple à vivre? Imaginez le chaos. Des milliers de familles en manque de ressources et forcées de voler pour manger, des personnes âgées isolées, seules dans leur appartement, des autorités policières débordées dans des cas de violence conjugale… Imaginez un Chambly sans Aux sources du Bassin, sans l’Entraide Plus, sans les Chevaliers de Colomb, POSA/Source des Monts, Ainsi soit-elle, Centre de femmes, sans le Carrefour familial du Richelieu, sans la FADOQ, sans Intégration Compétences, sans la Corne d’abondance, sans la Maison Simonne-Monet-Chartrand et j’en oublie forcément. Autant d’organismes d’aide dans une ville comme Chambly, et c’est la même chose ailleurs, c’est déjà un signe.
Ces organismes communautaires sont le ciment d’une vie en société où les personnes venant d’horizons tous très différents se rencontrent, partagent, s’entraident.
Et pourtant, toutes les organisations en sont aujourd’hui au même point, quémander de l’argent aux gouvernements. En novembre, des acteurs de la vie communautaire de la MRC de Rouville criaient haut et fort leurs besoins d’aide devant les bureaux du député de Chambly, Jean-François Roberge. Au moment des paniers de Noël, l’organisme Aux sources du Bassin de Chambly est catégorique : cela craque de partout dans les foyers avec une demande d’aide à la hausse.
Comble du comble, même quand cet argent est disponible pour des organismes communautaires, les autorités s’arrangent pour le rendre inaccessible avec des conséquences parfois désastreuses.
C’est ainsi que L’Entraide Plus à Chambly, comme d’autres organismes au Québec, s’est vu accorder, par Ottawa, des sommes d’argent conséquentes pour financer ses projets, avant que Québec ne les lui retire, indiquant qu’il ne s’agissait pas de la compétence du gouvernement fédéral. Et toujours rien depuis des mois. Combien a coûté à Québec l’hospitalisation d’Alain St-Jean (lire l’article dans notre édition cette semaine en page 6), de Chambly, qui, n’ayant pas l’aide de L’Entraide Plus pour changer une ampoule, un service qu’aurait pu proposer l’organisme avec l’aide d’Ottawa, est tombé sur la tête du haut d’un escabeau?
Décembre, c’est le mois du partage, et les organismes communautaires en sont le symbole. Il faut les aider maintenant, après cela pourrait-être trop tard pour beaucoup.