Échange enflammé entre pompiers et élus

L’assemblée publique de Richelieu s’est apparentée à une séance de négociations, le 21 août, alors que les pompiers ont manifesté leur mécontentement quant à la nomination d’un nouveau directeur au Service de sécurité incendie.
Quatorze pompiers se sont joints à l’assistance, pour faire part de leur insatisfaction. Parmi les trois points prévus à l’ordre du jour concernant la sécurité publique, la démission de pompier Marc-Antoine Boivin a fait éclat. Après que les élus aient entériné cette démission, le pompier a pris la parole. «C’est une autre démission à cause du climat tendu avec la partie patronale», a-t-il pesté.
L’annonce de la nomination de l’ancien directeur adjoint, Martin Gougeon, au poste de directeur du Service sécurité incendie a suscité quant à elle des rires dans la salle.
«Nous sommes passés de 26 pompiers à 14 en un an et demi. Ils sont tous présents ce soir pour vous dire qu’ils ne sont pas d’accord avec la nomination du nouveau directeur. On a un problème», a ajouté Patrice Gauthier, un pompier qui œuvrait pour le service et qui conteste actuellement son congédiement devant la cour.
«Nous avons eu très peu d’applications en raison du salaire offert. La Ville n’a pas la même capacité de payer que les grandes villes. Nous avons choisi les candidats qui répondaient aux critères de l’offre d’emploi», a défendu le maire, Jacques Ladouceur.
Ce dernier mentionne qu’une personne externe faisait aussi partie du comité de sélection pour ce concours.
«Le comité de sélection est persuadé qu’au Québec, il y a un candidat meilleur, mais M. Gougeon est le meilleur qui a appliqué», a ajouté M. Ladouceur.

État-major

Au début de l’été, le directeur du Service, Michel Girard, annonçait sa retraite, après 32 ans comme pompier.
«C’est à l’état-major que ça ne fonctionne pas, ils ne prennent que des amis et ils ne font qu’à leur tête», a critiqué M. Gauthier au Journal de Chambly après la séance.
Peu après, le capitaine Marco Normandin a aussi quitté ses fonctions. Les pompiers ont contesté lors de la séance la nomination d’un capitaine intérimaire, Sébastien Leblanc. «Pourquoi le poste n’a pas été affiché? Personne n’a pu postuler et ça a conservé l’état-major», a rétorqué un pompier, Olivier Lebeau.
Le conseiller David Pilon a répondu que ce type de nomination n’est pas inhabituel dans un contexte d’intérim.
La Ville a choisi de nommer un quatrième poste au sein de l’état-major, soir un deuxième capitaine. «On part de la tête et on va descendre vers le bas avec des embauches prochaines», a spécifié le maire.
«Ils voulaient la tête de l’état-major, mais on ne choisit pas son boss dans la vie», a rappelé le maire, en entrevue téléphonique, le lendemain de la séance.
En février dernier, une entente de travail était signée entre la partie patronale et les pompiers. Quelques mois plus tard, les employés se syndiquaient. La convention collective devrait être négociée après les prochaines élections municipales, le 5 novembre.