Dix ans pour rembourser
Le dossier de Pascale Floymon, reconnue coupable d’avoir détourné « au moins » 160 000 $ à la paroisse de Saint-Angèle-de-Monnoir, retournait devant les tribunaux le 25 août dernier. En tout, elle a dix ans pour rembourser la somme dérobée.
« Ce n’était que pour ajouter le délai de remboursement », explique la greffière du palais de justice de Saint-Hyacinthe. Elle ajoute que ce délai ne sera pas assorti d’un calendrier de remboursement. « Elle pourrait payer la veille de ses dix ans. Elle a le droit », mentionne la greffière. Au bout de dix ans, si la coupable ne paie pas, les victimes pourraient entamer un recours civil
L’ex-employée de la fabrique avait été condamnée à 15 mois de prison. Entre 2013 et 2019, la bénévole de longue date s’est notamment fait plus de 460 faux chèques et a mis la main sur des montants en espèces. Une enquête a démontré qu’elle avait subtilisé près de 250 000 $. La coupable n’en a reconnu que 160 000 $.
Mme Floymon avait notamment la responsabilité de comptabiliser la dîme offerte par les pratiquants du lieu de culte. Des dîmes valant plusieurs centaines de dollars pouvaient transiter par les mains de la coupable. Dans cette fraude s’étalant sur plusieurs décennies, Pascale Floymon a vidé le compte lié au cimetière. Il est question d’environ 40 000 $.
Toujours à l’emploi
Malgré sa fraude perpétrée à la paroisse de Sainte-Angèle-de-Monnoir, Pascale Floymon a pu réintégrer son poste d’agente de recherche et de planification socioéconomique à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). « C’est une recommandation juridique. Malgré qu’elle a été reconnue coupable, elle a quand même des droits à titre de travailleuse », dit Nicolas Bégin, porte-parole à la CNESST. La décision s’appuie sur l’article 18.2 de la Charte des droits et libertés de la personne. On y stipule que « Nul ne peut congédier, refuser d’embaucher ou autrement pénaliser dans le cadre de son emploi une personne du seul fait qu’elle a été déclarée coupable d’une infraction pénale ou criminelle, si cette infraction n’a aucun lien avec l’emploi ou si cette personne en a obtenu le pardon ».
Il est désormais également interdit à Pascale Floymon d’occuper un emploi où elle aurait à manipuler de l’argent, sauf si elle côtoie alors deux personnes responsables et au courant de ses antécédents. Elle ne peut pas avoir entre les mains de document bancaire non libellé à son nom.