Deuxième Guerre mondiale: Le vétéran Pierre Gauthier se confie
MÉMOIRE. Aujourd’hui âgé de 91 ans, Pierre Gauthier, un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale, se souvient encore avec justesse des expériences qu’il a vécues dans l’armée. Àl’occasion du jour du Souvenir, une date importante qui lui rappelle les sacrifi
C’est en 1941, à l’âge de 17 ans, que M. Gauthier décide de s’enrôler dans les Forces armées canadiennes. Alors que la Deuxième Guerre mondiale fait rage, le jeune homme n’a pas conscience du danger et veut simplement voyager de par le monde.
«Plusieurs personnes nous disaient de ne pas nous enrôler parce que nous pouvions nous faire blesser ou tuer, mais ils n’avaient pas d’influence sur moi, se rappelle le vétéran. Je pensais que j’allais visiter d’autres pays et rencontrer des filles.»
Après quelques semaines de formation au centre militaire de Saint-Jérôme, Pierre Gauthier est envoyé à Borden, au nord de l’Ontario, pour apprendre le métier de fantassin dans l’armée de terre.
À l’époque, il était ravi d’apprendre qu’il occuperait ce poste.
Départ pour l’Angleterre
Il ne faut alors que quelques mois avant que M. Gauthier franchisse l’océan Atlantique. Après quelques jours à Valcartier, où il devient membre du Régiment de la Chaudière, il est envoyé à Halifax pour la grande traversée.
Plus de 3000 soldats arrivent en Angleterre au même moment que lui. Leur quotidien est constitué d’entraînements et de patrouilles, car les Anglais craignent que les Allemands envahissent le pays. Afin de confondre l’ennemi, les soldats changent de camp militaire de façon régulière.
«La tactique consistait à éparpiller les soldats pour qu’ils aient l’air nombreux et que cela fasse peur aux Allemands», explique le vétéran.
M. Gauthier aime la proximité des villes des camps militaires. Cela lui permet d’aller danser dans les salles municipales et de rencontrer la gente féminine.
C’est d’ailleurs là qu’il rencontre celle qui va devenir sa femme, Helene Hartnell. La jeune femme travaille à l’époque dans une boulangerie militaire.
Débarquement de Normandie
Quelques mois après leur rencontre, le jeune homme laisse derrière lui sa bien-aimée pour participer au débarquement de Normandie. À ce moment, il ignore où il va en raison des secrets militaires, mais la rumeur court qu’il y aura un débarquement.
«Ils nous ont amenés au port dans des camions et plus de 50 000 soldats ont traversé la Manche, raconte Pierre Gauthier. Nous sommes débarqués à 8h alors que la marée était basse. Cela nous nuisait, car les Allemands tiraient et nous étions plus exposés.»
M. Gauthier réussit néanmoins à atteindre la plage et livre son premier combat pour libérer la ville de Bernières-sur-Mer. Dans les mois qui suivent, ses compagnons et lui libèrent le nord de la France, la Belgique et la Hollande. C’est dans ce dernier pays que s’achève le périple du jeune homme, qui est blessé par un éclat d’obus.
Fin heureuse
De retour en Angleterre, Pierre Gauthier retrouve sa douce, qu’il marie en juillet 1946. Quelques mois plus tard, la jeune femme tombe enceinte de leur premier enfant. M. Gauthier retourne alors au Canada et prépare une demeure pour sa nouvelle famille. C’est en février 1947 que son épouse le rejoint, à temps pour la naissance de leur fils, en juillet.
Le couple s’établit à Chambly en 1959, lorsque le gouvernement achète des fermes partout au Québec et les subdivise pour les offrir aux vétérans. ¸
Pierre Gauthier et Helene Hartnell ont célébré en juillet dernier leur 70e anniversaire de mariage.
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