Carignan : Des rue sans trottoirs

Les habitants du quartier Désourdy de Carignan réclament davantage d’aménagements afin d’améliorer la sécurité routière. Parmi les doléances des résidents, l’installation de trottoirs sur les rues Lareau et Bouthillier.

En ce matin d’hiver presque printanier, Émilie St-Germain promène son bébé en poussette le long de la chaussée de la rue Lareau. Son itinéraire se situe clairement entre une bordée de neige et le milieu de la route. « Pour parler de la sécurité routière dans le quartier, je suis la bonne personne, sourit-elle ironiquement. On est obligés de marcher sur la rue et les voitures roulent à une vitesse excessive. Les arrêts au stop ne sont pas respectés, même les bus scolaires ne les font pas toujours. Mais le pire est entre 15 h et 18 h, lorsque le trafic s’intensifie! »

Aucun espace n’est réellement prévu entre les terrains privés et la chaussée. Une angoisse pour les parents dont les enfants prennent le bus le matin pour aller à l’école. « J’accompagne ma fille chaque fois jusqu’à l’arrivée du bus scolaire, témoigne madame Roy. Heureusement, la conductrice est prudente. Avec la neige accumulée, on n’a pas le choix de se trouver sur la route. J’ai l’impression qu’avec la construction des maisons, le trafic s’est densifié mais que les infrastructures ne se sont pas ajustées. C’était la campagne, ici, quelques années auparavant! »

Un trafic plus présent qui inquiète Gisèle Benoît, habitante de la rue Bouthillier. « Je me suis fait écraser mon chien juste à côté, regrette-t-elle. On a réclamé des dos d’âne pour que le monde ralentisse. J’ai des petits-enfants et j’ai peur pour eux. C’est pareil pour la rue Lareau, juste à côté. » Même son de cloche pour Victoria Manukian, qui vit quelques maisons plus loin. « On a vraiment besoin d’un trottoir. J’ai un chien et je ne peux pas aller le promener, c’est trop dangereux. » Pour Vitali Popov, étudiant en secondaire, le manque de trottoirs n’est pas un souci. « Je me sens en sécurité, je n’ai aucun problème au moment de prendre le bus. »

» J’ai un chien et je ne peux pas aller le promener, c’est trop dangereux. » – Victoria Manukian

Une résidente de la rue Lareau regrette la situation mais garde espoir. « J’habitais à Saint-Lambert auparavant et la situation est la même. Depuis, un trottoir a été installé et le problème est réglé. »

Les arrêts de bus sont signalés d’un simple panneau sans aucun autre aménagement. « L’aménagement des trottoirs appartient à la municipalité, assure exo. Nous ne sommes pas non plus responsables du déneigement. Nous demeurons responsables de l’entretien et du déneigement de ses terminus et stationnements aux gares. » De son côté, le Centre de services scolaire des Patriotes est prêt à aider les parents en recherche de solutions. « Ils peuvent nous appeler, on est vraiment ouverts. En attendant, on encourage les parents à être présents pour accompagner leurs enfants jusqu’à l’arrivée du bus scolaire. »

Résolution municipale

La Ville de Carignan souligne que l’aménagement de ces artères nécessiterait un apport financier. « Il existe plusieurs rues qui ne sont pas » urbanisées » complètement, c’est-à-dire qu’elles s’avèrent sans trottoirs, sans bordure, sans fossé, etc. Dans le cas des rues possédant un trottoir, une bordure et/ou un réseau pluvial (donc pas de fossé), les résidents de ces rues ont contribué au financement de ces infrastructures locales. »

Pour passer à l’étape suivante, une résolution municipale est nécessaire. « Souvent, il se trouve que les frais de ces services ont été assumés par le promoteur lors de la création de la rue et, par la suite, chargés aux citoyens dans le coût d’acquisition de la propriété, poursuit l’administration carignanoise. Advenant un projet d’urbanisation complète d’une rue, il y aurait nécessairement une taxe d’amélioration ou un financement local. Ce type de projet doit être entériné par le conseil pour voir le jour. »