Des travailleurs du Guatemala poussent un soupir de soulagement

S’il craignait de quitter le Québec en juillet en raison de la limitation de la durée de séjour des employés saisonniers, le Guatémaltèque Marvin Jeovani Valladares se réjouit de conserver son poste au vignoble et à la cidrerie Coteau Rougemont.

Marvin Jeovani Valladares est venu travailler au Québec en 2007 pour offrir une meilleure vie à sa famille, a-t-il confié au ˂I˃Journal de Chambly˂I˃. Dans son pays, la majorité des femmes ne travaillent pas et c’est donc l’homme qui doit pourvoir à tous les besoins.

« La première séparation a été difficile, mais après nous nous sommes habitués. Je leur parle pendant une heure tous les jours », a-t-il déclaré.

@ST:Nouvelle difficile

@R:Tout allait bien jusqu’à ce que le gouvernement fédéral annonce qu’il limitait la durée de son séjour. Marvin Jeovani Valladares craignait les répercussions de cette décision sur sa famille jusqu’à récemment.

« Quand j’ai appris en 2011 que je pouvais juste rester 48 mois, toute la famille était triste, a-t-il raconté. Notre objectif, c’était d’avoir une maison, une voiture, une moto et de payer l’université aux quatre enfants. Là, je pouvais juste construire ma maison. »

Marvin Jeovani Valladares a mentionné que, s’il avait dû retourner travailler dans les champs au Guatemala du lever au coucher du soleil, il aurait gagné seulement 13$ par jour au lieu de 11,25$ de l’heure au Québec. Avec cet argent, sa famille aurait simplement pu manger des fèves et des tortillas.

« Acheter un poulet dans mon pays, ça coûte 100$. Alors, nous faisons l’élevage nous-mêmes », a-t-il expliqué.

À son grand soulagement, le gouvernement fédéral a aboli en décembre la règle limitant à quatre ans le séjour des Guatémaltèques travaillant quelques mois par année au Canada. Sans ce changement, plusieurs employés étrangers n’auraient pas pu revenir au pays cette année.

Minuit moins une

Pendant un séjour au Guatemala, il y a quelques mois, l’homme de 38 ans a appris qu’il pourrait continuer de travailler au Québec.

« Tout le village s’est réuni et nous avons fait la fête », a-t-il indiqué en rigolant.

Maintenant qu’il conserve son emploi au Québec, Marvin Jeovani Valladares se réjouit de pouvoir payer les études de ses deux enfants plus âgés. Pour chacun d’eux, cela coûtera 4600$ par année. Son fils de 18 ans, Irvin Jeovani, entrera à l’université en janvier tandis que sa fille de 15 ans, Cindy Joana, le suivra dans quelques années. M. Valladares souhaite aussi mettre de l’argent de côté pour sa retraite et celle de sa femme.

Employeurs soulagés

Le directeur des opérations au vignoble et à la cidrerie Coteau Rougemont, André Lamarre, est rassuré que M. Valladares puisse continuer à travailler pour lui.

« Marvin se débrouille bien avec les tracteurs. Il est aussi capable de bien s’organiser alors il peut être seul à faire le travail », mentionne-t-il.

D’autres producteurs agricoles de Rougemont ont aussi été rassurés d’apprendre qu’ils pourraient à nouveau accueillir leurs travailleurs temporaires provenant du Guatemala ce printemps.

Si la règle était restée en vigueur, le copropriétaire et directeur des opérations au Domaine de Lavoie, Francis-Hugues Lavoie, aurait perdu quatre employés guatémaltèques sur 18. Il en aurait formé de nouveaux et cela prend environ deux ans.

Michel Jodoin, le propriétaire de la cidrerie du même nom, aurait aussi dû vivre la même situation, mais que l’an prochain. Deux Guatémaltèques sur cinq ne seraient pas revenus.