Des jeux risqués pour la population

IMPACT. Bien qu’il soit impossible d’établir un lien direct entre l’accessibilité des appareils de loterie vidéo (ALV) et la dépendance de certains joueurs, il s’agit du type de jeux de hasard et d’argent auquel on associe le plus grand risque pour la pop

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Selon Sylvia Kairouz, titulaire de la Chaire de recherche sur l’étude du jeu de l’Université Concordia, la proportion de personnes ayant des problèmes reliés au jeu est plus élevée parmi les joueurs s’adonnant au pari sur les appareils de loterie vidéo.
C’est pourquoi elle croit qu’il doit y avoir une réflexion sur la possibilité de diminuer la présence d’ALV.
«On ne peut pas continuer de répondre à la demande parce que c’est un produit qui n’est pas sans danger», affirme-t-elle.
Elle déplore aussi que la concentration des appareils de loterie vidéo ne soit pas équitable.
«Juste de dire qu’on rend ces machines plus disponibles dans certains endroits plutôt que d’autres, ce n’est pas acceptable.»
Le maire de Richelieu, Jacques Ladouceur, partage les mêmes inquiétudes quant au nombre élevé d’ALV dans sa ville.
«Le risque de dépendance demeure toujours inquiétant, puisque tu ne sais pas comment les citoyens vont réagir à ça. Je ne comprends pas que Loto-Québec donne autant de licences que ça», déclare-t-il.
La Direction de santé publique de la Montérégie note que pour la majorité des gens, les jeux de hasard et d’argent sont un simple amusement et n’ont pas d’effets néfastes sur leur vie.
«Toutefois, pour d’autres, le jeu devient une façon de s’évader de leurs soucis ou de gagner de l’argent», explique-t-elle.
Les outils disponibles
Le service téléphonique de Jeu: aide et référence, disponible 24 heures par jour, 7 jours par semaine, permet de diriger les joueurs compulsifs de partout au Québec vers les ressources disponibles dans leur région.
Parmi celles-ci, se trouvent, en Montérégie, les centres de réadaptation Le Virage et le Pavillon Foster, la Maison l’Alcôve, l’organisme L’As de cœur et la Maison La Margelle.
De plus, à Montréal, La Maison Jean-Lapointe offre différents programmes de thérapie. La thérapie peut se faire à l’interne sur 21 jours ou à l’externe sur 8 semaines. Une fois la thérapie terminée, les joueurs sont suivis de façon hebdomadaire et mensuelle pour assurer qu’ils se maintiennent dans l’abstinence.
«On travaille beaucoup sur les pensées erronées et les comportements pour faire en sorte que les personnes évitent les situations à risque», explique le porte-parole du programme de réadaptation de la Maison Jean-Lapointe, Louis-Philippe Bertrand.
La Maison offre d’ailleurs le service d’auto exclusion des casinos qui permet à un joueur compulsif de donner son consentement pour qu’on lui refuse l’entrée de ces endroits s’il y retourne.
Sensibiliser les jeunes
La sensibilisation est aussi importante pour l’organisme et c’est pourquoi trois ateliers sont présentés aux jeunes. Celui sur l’alcool et les drogues est mis à la disposition des étudiants du secondaire par la Fondation Jean Lapointe grâce aux dons. Les deux autres, soit ceux sur la cyber sensibilisation ainsi que sur les jeux de hasard et d’argent sont offert par la Direction de la santé publique de Montréal respectivement aux étudiants de 2e secondaire et aux jeunes de 15 à 25 ans.
La clientèle ciblée par l’atelier sur le jeu est celle la plus à risque d’y être confronté.
«Les jeunes commencent à travailler en 4e ou 5e secondaire donc l’aspect financier commence à prendre place dans leur vie», mentionne le coordonnateur des programmes de prévention, Jean-François Poirier.
Le thème principal abordé dans l’atelier est les croyances erronées sur les jeux de hasard et d’argent, car c’est ce qui pousse à investir toujours davantage.
Rens.: www.fondationjeanlapointe.org