Des fermes de la Montérégie accueillent des voyageurs pour une nuit
L’application Terego permet aux visiteurs voyageant en véhicules récréatifs de passer la nuit chez des hôtes de la région, une façon de promouvoir le tourisme local.
Le Potager Mont-Rouge accueille depuis cinq ans des voyageurs en véhicules récréatifs (VR) qui s’arrêtent à la ferme pour une nuit. Des séjours qui entraînent de belles rencontres, souligne Marielle Farley, cofondatrice du Potager Mont-Rouge.
Découvrir la région autrement
En Montérégie, ce sont 44 hôtes qui accueillent chaque année des visiteurs sillonnant les routes québécoises. C’est la région administrative offrant le plus d’hôtes.
Marielle Farley souligne que c’est une façon de voir « l’autre côté de la médaille ». Une nuitée dans une ferme permet aux visiteurs de voir le travail qui se cache derrière les produits agricoles. Les routards sont témoins des défis auxquels les agriculteurs sont confrontés. L’agricultrice souligne que s’ils doivent irriguer les champs au milieu de la nuit pour combattre le gel, ou s’ils doivent se lever très tôt pour récolter du blé d’Inde, les visiteurs vont l’entendre. « On a beau l’entendre et le voir dans les médias, quand on le voit de nos propres yeux et qu’on le vit c’est différent ».
44
C’est le nombre d’hôtes en Montérégie.
Marielle Farley souligne que c’est une belle façon de voyager à moindre coût. « Pour nous, ça ne nous occasionne rien, le terrain est déjà là ». Elle ne voit pas l’accueil des voyageurs comme une compétition aux terrains de camping, mais plutôt comme une offre de séjour qui permet une façon différente de voyager et qui répond à d’autres besoins. « Ce sont des gens qui sont de passage. Le but c’est que la route est trop longue et qu’ils doivent coucher quelque part ».
Mario Leblanc, directeur général chez Tourisme Montérégie, souligne que cette nouvelle tendance répond à un besoin. Il ajoute n’avoir reçu aucune plainte de la part des campings de la région. « Les campings sont bien occupés cette année, malgré la température ».
Marielle Farley ajoute que les visiteurs peuvent profiter du calme qu’offre la terre en fin de journée, une fois les activités d’agriculture terminées. « Les couchées de soleil sont de toute beauté », affirme-t-elle.
Karine Morin, co-fondatrice de Terego, souligne que les attentes des voyageurs varient beaucoup. Certains recherchent des paysages dignes de carte postale, tandis que des épicuriens désirent découvrir des expériences gustatives locales.
Gagnant pour tous
Marielle Farley affirme que « tout le monde y gagne » dans cet échange. Elle souligne que l’accueil des visiteurs n’est pas uniquement bénéfique pour la ferme hôte, mais également pour l’ensemble de la région. « Ils ont toujours besoin d’œuf, de petits fruits, de pain et de gaz », mentionne-t-elle. Curieux, les voyageurs lui demandent des recommandations sur les attraits de la région et profitent de leur séjour pour visiter les endroits touristiques dans les environs et faire rouler l’économie locale.
Le Potager Mont Rouge dispose de cinq espaces pour accueillir les visiteurs. L’agricultrice affirme que c’est presque toujours à capacité maximal. « C’est l’une des places chouchous des utilisateurs de Terego », souligne Karine Morin.
La co-fondatrice du Potager Mont-Rouge témoigne des belles rencontres qu’elle a pu faire à travers ce projet. « Ce sont des gens attentionnés, c’est vraiment une belle clientèle ». Jeunes familles ou personnes retraitées, ce sont plus de 5500 routards qui voyagent via le réseau d’hôte chaque année. Karine Morin mentionne que la plateforme est utilisée par des visiteurs internationaux, mais également par des locaux qui désirent découvrir des endroits à proximité qu’ils ne connaissaient pas.
Marielle Farley affirme que ces rencontres permettent aussi aux agriculteurs de voyager. Alors qu’ils ont un horaire chargé en été et qu’ils ont peu d’opportunité de prendre des vacances, les échanges et les discussions avec les voyageurs leur permettent de découvrir le Québec à travers leurs histoires.
Devant l’émergence de cette pratique, l’Union des producteurs agricoles de la Montérégie souligne qu’ « en autant que ça respecte les règles de la Commission de protection du territoire agricole du Québec et que ça ne nuit pas aux activités agricoles, on ne voit pas négativement cette activité ».
Continuer la route
Le réseau d’hôte qui a vu le jour au Québec en 2017 propose maintenant des séjours à travers le Canada. Pour être hôte, l’organisme doit détenir un attrait touristique local. Les voyageurs peuvent séjourner chez près de 480 hôtes, dont des microbrasseries, des artisans locaux et des agriculteurs. Les hôtes n’offrent aucun service aux voyageurs, il est donc nécessaire que les visiteurs soient autonomes.
Pour avoir accès au réseau des hôtes, les utilisateurs doivent s’abonner à la plateforme payante.