Nouveau sentier de l'île aux Lièvres à Carignan

Des étrangers dans sa cour

Les citoyens de la rue Jeanne-Servignan, adossés au nouveau sentier de l’île aux Lièvres, ont le projet de travers dans la gorge, notamment en raison de la perte d’intimité qu’ils subissent désormais. 

« C’est l’horreur pour moi. J’aime beaucoup l’intimité », déclare l’un des citoyens adjacent au sentier. « C’est un projet qui a été imposé sans aucune consultation ou souci du citoyen résident. L’intimité, c’est fini », se résigne difficilement un autre membre du voisinage.

« Je sais que l’année passée, ils avaient été rencontrés par les Services techniques avant que les travaux ne soient effectués et ça leur a été expliqué. C’était déjà prévu au Plan directeur des parcs et espaces verts », mentionne Patrick Marquès, maire de Carignan.

Sentier antérieur

« Ça aurait pu être fait d’une façon beaucoup plus respectueuse », affirme l’un des voisins réunis. Il fait ici référence au sentier qui se prolonge plus loin, aménagé préalablement. Cette fois, celui-ci descend environ deux mètres plus bas que les cours arrières auxquelles il est adossé. « On demandait qu’il (sentier) soit plus bas d’un mètre pour ne pas que quand les gens marchent, ils aient la face dans nos assiettes », ajoute l’un des voisins irrités.

« À l’époque, ce sont les propriétaires qui ont fait l’aménagement. Ce sont eux qui ont fait leur mur de soutènement. C’est sur leur propriété, pas sur la propriété municipale », fait part Patrick Marquès. Il explique ensuite pourquoi la Ville n’a pas reproduit le modèle sur le nouveau segment de sentier exécuté. « Quand on est allé faire les travaux, les gens avaient déjà construit leur maison et il n’y avait pas de mur de soutènement. On a donc fait l’aménagement de la piste multifonctionnelle sur la propriété de la Ville. Il n’y avait pas assez d’espace entre les chenaux et le sentier pour faire un mur », fait valoir le maire carignanois. 

« Je suis persuadé qu’aucun élu au conseil municipal n’aurait signé pour quelque chose comme ça dans sa cour. Jamais! », avance l’un des citoyens en colère. Pour créer une séparation entre leur cour et les gens qui empruntent le sentier, certains ont installé une haie de cèdres. Ils en ont pour quelques années à la « regarder pousser » avant qu’elle ne soit fournie. « Je sais qu’il y a des aménagements et de la plantation qui sont prévus », indique le maire quant aux mesures permettant d’atténuer l’échange visuel.

Au moment d’écrire ces lignes, le sentier n’était toutefois pas encore inauguré. Des clôtures y étaient installées à divers endroits lui donnant accès. Cela n’a pas empêché une partie de la population d’y accéder depuis les derniers mois. Jusqu’à maintenant, ce n’était qu’un échantillon d’achalandage qu’a vécu le voisinage avant l’ouverture officielle du segment maintenant effectuée. « Même les usagers qui passent ne sont pas à l’aise. Ils nous regardent, on les salue. C’est clair qu’il y a un malaise de leur côté », termine un citoyen concerné. 

Sécurité

Le voisinage remet aussi en cause la sécurité du nouveau sentier. À certains endroits, une chute dans les rochers est ce que craint le voisinage relativement à « des enfants à vélo ». Le maire avait mentionné il y a deux semaines « qu’il faudrait que j’aille voir avec le directeur des Services techniques. C’est encore en chantier. Les travaux ne sont pas terminés. Je ne sais pas au niveau de l’aménagement ce qui sera fait ». Aucune modification n’y a été apportée à cet effet depuis la finition des travaux.

« Je suis persuadé qu’aucun élu au conseil municipal n’aurait signé pour quelque chose comme ça dans sa cour. Jamais! »  – Citoyen de Carignan 

Nouvelle passerelle

Dans ce projet d’une valeur de 1 746 000 $ au total, une nouvelle passerelle relie désormais les parcs des Chenaux et de la Seigneurie. La structure en aluminium, qui représente un coût d’environ 550 000 $, a été justifiée pour favoriser notamment les « déplacements actifs à mobilité durable ». Des voisins remettent en question la passerelle qu’ils qualifient de « pont Champlain installé dans leur cour ». Sans celle-ci, une marche de moins de trois minutes est nécessaire pour se rendre du parc des Chenaux à celui de la Seigneurie. « C’est un accès qui est direct pour les jeunes familles à l’année. C’est le concept d’aménagement du Plan directeur de mobilité. On évite que les gens circulent dans la rue parce que ce développement a été conçu à l’époque sans trottoirs. On permet aux gens de se déplacer de façon plus sécuritaire », résume Patrick Marquès.