Des élus sous la loupe
La Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale (DEPIM) investigue la Ville de Richelieu afin d’évaluer un problème installé entre élus et employés.
La DEPIM a confirmé au journal la tenue d’une enquête. « Nous ne commenterons pas davantage », ajoute-t-elle toutefois. En guise de protestation à des « comportements problématiques chez certains élus », l’Hôtel de Ville de Richelieu a fermé ses portes le 21 août dernier. À savoir si l’enquête de la DEPIM est en lien avec les raisons de ladite fermeture de l’Hôtel de Ville, le maire richelois, Claude Gauthier, répond aux citoyens, lors de la séance du conseil municipal du 5 septembre, « qu’il ne le sait pas ».
« Tant que c’est sous enquête, les renseignements sont confidentiels », établit Jean-Marie Beaupré, nouveau directeur général (DG) par intérim de la Ville.
Il y a trois semaines, les cadres et les employés syndiqués de l’Hôtel de Ville se sont dits « préoccupés par les récentes décisions du conseil municipal en matière de gestion des ressources humaines ». En ce sens, Jean-Marie Beaupré mentionne qu’il est « en train de rencontrer tout le monde pour essayer de comprendre ce que les gens reprochent et faire des recommandations au conseil ».
La Commission municipale du Québec (CMQ), qui chapeaute la DEPIM, peut faire une enquête administrative, de sa propre initiative ou à la suite d’une divulgation, au sujet d’un manquement déontologique, d’un motif d’inhabilité ou d’un acte répréhensible.
À l’issue de l’enquête administrative, la DEPIM de la Commission peut : déposer une citation en déontologie; déposer une action en déclaration d’inhabilité; publier un rapport contenant les conclusions de son enquête et les recommandations appropriées, en cas d’acte répréhensible.
Avocats payés par la Ville
Dans le cadre de l’enquête de la DEPIM, les élus ont voté à savoir si la Ville prenait en charge les paiements des frais d’avocats. Le maire, Claude Gauthier, ainsi que Tania Ann Blanchette, conseillère municipale, se sont abstenus de voter. Peut-on en déduire que les élus qui se retirent du vote sont impliqués dans l’enquête? « Je ne le sais pas. Je ne sais même pas qui a été convoqué », rétorque le DG par intérim.
Seule la conseillère Lucie Marchand a voté en défaveur. « Je considère que dans une enquête, ce n’est pas aux citoyens de payer pour les frais d’un avocat », fait valoir Mme Marchand. Des citoyens se font du mauvais sang quant à ce qu’il en coûtera aux contribuables relativement à l’enquête. « Sommes-nous en train de devenir un petit Chambly? », imagent des citoyens lors de la séance du conseil municipal.
Des citoyens « inquiets »
La salle était bondée lors de la dernière séance du conseil municipal. Des citoyens se sont dits « inquiets, pas respectés » et déplorent « un manque de transparence » de la part d’élus. Ils donnent notamment l’exemple de « séances extraordinaires qui ne sont pas affichées au public ». « Quand ça va toucher des ressources humaines et que c’est sensible, on n’est pas obligés de l’afficher », explique le maire. Il nuance toutefois que peu importe le type de séance, ordinaire ou extraordinaire, l’événement demeure accessible au public. « Pourquoi la porte de l’hôtel de ville était-elle barrée lors de la dernière séance extraordinaire? », questionne un citoyen lors de l’assemblée. « Il y a eu un oubli de débarrer la porte », justifie le maire.
Un départ coûteux
Pour son départ, Frédéric Martineau, ancien directeur général de Richelieu, a reçu les sommes suivantes : 51 479,06 $ + 2 633,20 $ pour congés de maladie accumulés. Son départ n’est pas une fin de contrat. « Donc, ce sont d’autres raisons », lance un citoyen au maire de Richelieu. « C’est ça », répond le maire. Certains laissent présager que Frédéric Martineau n’a pas quitté la Ville de son plein gré. « Il y a eu une entente », réitère le maire lors de la séance du conseil municipal.
Frédéric Martineau est officiellement entré comme DG de Richelieu le 6 décembre 2021. Lors de la séance extraordinaire du 19 juin dernier, son entente de fin d’emploi était annoncée. Il a indiqué ne pas pouvoir répondre aux questions du Journal de Chambly en raison de l’entente conclue avec la Ville.