Des affaires difficiles pour les commerçants

TRAVAUX. Des commerçants de l’avenue Bourgogne qui se trouvent au cœur ou à proximité du chantier entre les rues Notre-Dame et Senécal devront prendre leur mal en patience, car les travaux de réfection, interrompus durant les deux semaines de la construct

Les travaux, qui totalisent un investissement d’un peu plus de 1 6 M$ de la Ville, visent à refaire les égouts, l’aqueduc, le pavage et les trottoirs dans cette portion de l’avenue. Le mandat a été confié à la firme A&JL Bourgeois.

Dans une lettre envoyée le 8 juin dernier par la Ville aux citoyens et commerçants, on indique que « l’accès aux propriétés sera maintenu la majorité du temps, sauf pendant de courtes périodes permettant de procéder à l’excavation face à votre résidence ou votre commerce et lors des travaux de bétonnage. »

Malgré la nécessité de la Ville de faire ces travaux pour la survie des infrastructures, la propriétaire du restaurant Kapetan, Christiane Bélanger, subit tout de même les désagréments. « Ça fait beaucoup de poussière et ça pose problème pour les gens qui souhaitent manger sur la terrasse. Ils ne sont pas encore rendus devant le restaurant, mais déjà, on est étouffés par la poussière lorsque les camions circulent », témoigne-t-elle, en soulignant que ses employés doivent laver les tables plusieurs fois par jour.

Cette dernière a d’ailleurs fait une demande à la Ville pour arroser le chantier et y étendre du calcium afin de limiter les nuages de poussière.

Les travaux font également du tort au propriétaire de Chambly Remorquage, André Laplante, qui affirme avoir perdu près de 30 % de ses clients.

« On arrive à garder notre clientèle locale, mais c’est certain qu’on perd des clients. Ça va être plus difficile de payer le loyer. Ça ne fait pas mon bonheur, mais c’est pour le bien de la Ville comme ils disent », commente-t-il.

Richard Trottier, du gym Chez Trottier aborde dans le même sens. Depuis le début des travaux, il constate que le nombre de clients a diminué de moitié.

« On est pris en otage. On comprend qu’ils ont une job à faire, mais câline que ça nuit. Les gars qui travaillent sont très fins. Les travaux ne dérangent pas vraiment les jeunes. C’est les personnes plus âgées qui sont moins à l’aise », précise M. Trottier.

Non loin de là, la directrice générale Aux sources du Bassin de Chambly, Yolande Grenier, remarque une baisse de sa clientèle à la friperie depuis le début des travaux en juin, qui a fait chuter ses recettes d’environ 450 $ par jour. Elle constate aussi une diminution des dons du public.

« C’est certain que pour un petit organisme comme nous, ça l’a un impact. On n’a pas de contrôle là-dessus. On a affiché des pancartes pour indiquer que nous sommes quand même ouverts pendant les travaux. La Ville nous a d’ailleurs garanti que nous aurions toujours un accès de disponible, à moins d’exception », ajoute-t-elle.

Le président de la Fadoq, Royal Adam, craint quant à lui pour la sécurité de ses membres, puisque plusieurs personnes garent leur voiture dans le stationnement du Centre des aînés.

«  Je peux avoir jusqu’à 90 personnes les soirs de bingo. Souvent, il y a des gens qui ont entre 80 et 90 ans. Où vont-ils aller se stationner? En plus, les gens coupent par le stationnement et roulent très vite. Les gens ici sont à mobilité réduite », ajoute M. Adam.

Soulignons que l’accès à l’eau est maintenu pendant les travaux et les citoyens concernés recevront un avis quelques jours à l’avance par la Ville s’il devait être interrompu. Les collectes d’ordures ménagères et de matières recyclables sont également maintenues.

Des adresses moins affectées

Un peu plus loin sur l’avenue Bourgogne, Malicia de la boutique-atelier pour enfants a tout de même connu un très beau mois de juin. Si le mois de juillet est plus tranquille, elle soupçonne que le moment de l’année est le premier responsable de cette accalmie.

« La différence est-elle vraiment reliée aux travaux? J’imagine qu’ils ont un peu un impact, mais c’est certain que les vacances y sont aussi pour quelque chose. Ce qui m’inquiète davantage, c’est de voir si les travaux se terminent vraiment en octobre, car cette période est déjà pour moi le début du <I<rush<I> du temps des fêtes », soutient Malicia.

Malgré le bruit et l’accès plus difficile au restaurant Casa Lora, le propriétaire Georges Gavalas n’a noté aucun changement quant à l’achalandage de son établissement.

Selon Nathalie Beaulac, résidente de la rue Larivière, le trafic n’a pas augmenté sur sa rue malgré le début des travaux.

Maurice Levert et Yvan L’Écuyer, tous deux résidents des condos de la Petite Bourgogne, mentionnent que les travaux ne les incommodent pas du tout dans leurs activités.

« Il y a toujours des gens qui critiquent, mais après, ça va être mieux. Ils ont beaucoup de tuyauterie à faire. C’est normal que ça prenne un certain temps » croit M. Levert.