Demande de fonds
La SPEC (Société de Promotion d’Événements Culturels) réclame davantage d’investissements publics pour assurer ses spectacles. L’organisme du Haut-Richelieu assure 300 représentations à l’année à Chambly et ses alentours.
RIDEAU est une association professionnelle regroupant 350 salles de spectacles et de festivals à travers le Québec. Guy Boulanger, directeur de la SPEC du Haut-Richelieu, joint sa voix à l’organisme qui réclame au gouvernement un investissement supplémentaire de 7,7 millions $ pour les diffuseurs pluridisciplinaires.
« Le travail de développement de la culture permet de susciter l’intérêt de la population. » – Guy Boulanger
« Historiquement, les diffuseurs pluridisciplinaires se retrouvent en région alors que les spécialisés sont à Montréal et à Québec, explique le dirigeant. Or, nous, les diffuseurs pluridisciplinaires, sommes considérés comme les parents pauvres de la profession. Nous avons le même budget depuis 2015, voire avant même. Notre budget culmine à 90 000 $ par année alors qu’un diffuseur spécialisé peut s’appuyer sur 190 000 $ pour la même durée. »
Cette stagnation des finances a des conséquences directes sur la méthode de fonctionnement du SPEC. « La pandémie a eu pour conséquence beaucoup d’inflation et une accentuation de la pénurie de main-d’oeuvre, regrette Guy Boulanger. Les techniciens sont devenus plus rares, ce qui a amené une surenchère des salaires. Dans le même temps, l’équité salariale a mis une pression sur toute l’organisation. Par exemple, mon budget pour la réception des artistes a doublé entre 2020 et 2022. »
Aider les acteurs
À Saint-Jean-sur-Richelieu ou au Pôle culturel de Chambly par exemple, la SPEC tourne en Montérégie pour assurer un rayonnement culturel dans la région. « On doit toujours faire plus de spectacles pour assurer la relève et une garantie pluridisciplinaire, poursuit le directeur. On organise près de 300 spectacles par année à Chambly, Sorel, Granby ou encore Venise-en-Québec. Une des particularités de la SPEC de Saint-Jean est que 95 représentations sont adressées à un jeune public. Cela représente 30 000 à 35 000 élèves chaque année. Ce n’est pas négligeable. »
Outre un relais culturel, la SPEC est aussi un maillon de la chaîne économique. Guy Boulanger confie le rôle de la structure afin de soutenir financièrement le domaine. « Il faut savoir que 72 % de nos ventes sont reversées aux artistes. Il faut savoir que dans le milieu, ce sont les artistes émergents qui ont le plus soufferts de la pandémie. Il reste beaucoup de travail à réaliser pour qu’ils puissent trouver leur public. Si on a les moyens, la culture pourra en bénéficier. Le travail de développement de la culture permet de susciter l’intérêt de la population. De plus, nous sommes dans un contexte important de culture de la langue française dans une mer anglophone. »
Le dirigeant, qui compte 34 ans de métier, estime que la culture du Français et plus largement québécoise est en concurrence avec d’autres productions. « La télévision généraliste lance des artistes que nous continuons à développer. Dans le même temps, le public se tourne davantage vers des productions américaines et serait plus à même de se désintéresser de notre culture. »