Déjà 17 demandes d'aide médicale à mourir administrées en Montérégie-Centre
Dix-sept demandes d’aide médicale à mourir ont été formulées et administrées sur le territoire desservi par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre (CISSSMC) en six mois, révèle le rapport annuel 2015-2016 sur l’applicati
Entre le 10 décembre 2015 et le 9 juin 2016, 17 demandes d’aide médicale à mourir ont été administrées. Ces 17 usagers provenaient des territoires du Haut-Richelieu-Rouville et de Champlain-Charles-LeMoyne. Impossible d’obtenir une ventilation des données plus précises du CISSSMC.
«On souhaite préserver la confidentialité des dossiers pour éviter d’identifier des patients», indique Martine Lesage, conseillère-cadre aux relations avec les médias du CISSSMC.
Toutes les demandes formulées ont été administrées. «Il n’y a pas eu de demandes de gens qui ne rencontraient aucunement les critères», confirme Nathalie Bérard, directrice adjointe à la Direction des services professionnels du CISSSMC.
Parmi les critères à respecter, le patient doit être majeur, être apte à consentir aux soins, être atteint d’une maladie grave et incurable, être en fin de vie et éprouver des souffrances constantes.
Milieux
Sur les 17 demandes d’aide médicale à mourir, sept l’ont été entre le 10 décembre 2015 et le 31 mars 2016. Parmi celles-ci, trois d’entre elles ont été administrées à domicile.
Six sédations palliatives continues, c’est-à-dire soulager les souffrances en rendant le patient inconscient, ont été faites en six mois en Montérégie-Centre.
Entre le 10 décembre 2015 et le 31 mars 2016, 2102 personnes en fin de vie ont reçu des soins palliatifs du CISSSMC, dont 734 dans un lit de soins de courte durée. Cette donnée est toutefois appelée à être plus importante en raison d’un mécanisme de compilation mis en place en cours de route.
Formation
Au cours des derniers mois, le CISSSMC a réalisé certains travaux pour répondre aux objectifs de la Loi 10. Une politique sur les soins de fin de vie a été élaborée et entérinée.
Près de 350 employés ont suivi une formation de 8 heures par le ministère de la Santé. Celle-ci abordait les aspects de la Loi. D’autres soignants seront formés.
Un groupe interdisciplinaire de soutien, comprenant médecins, pharmaciens, travailleurs sociaux et infirmières, a été créé. Son rôle est de faciliter le travail du personnel appelé à appliquer la Loi 10. Ils vont notamment l’accompagner dans la démarche et les formulaires à compléter.
«Le travailleur social et l’infirmière participent au <I>débriefing<I> après des événements, lorsque c’est requis», souligne Mme Bérard. Un soignant peut aussi utiliser le Programme d’aide aux employés en vigueur.
Le CISSSMC doit réviser son offre de soins palliatifs. «La Loi a pour objectif d’améliorer les soins de fin de vie. On doit donc revoir [notre offre] pour offrir plus de soins de fin de vie à domicile et une offre de lits en soins palliatifs plus adaptée», note Nathalie Bérard.
Ailleurs au Québec
Le ministère de la Santé ne connaît pas le nombre de patients qui ont fait une demande d’aide médicale à mourir, fait savoir Caroline Gingras, porte-parole du MSSS.
Chaque établissement de santé québécois doit transmettre à la Commission sur les soins de fin de vie ses statistiques sur les soins de fin de vie.
Entre le 10 décembre et le 6 juin, le CISSS de la Montérégie-Est, dont font partie les établissements de santé de la Vallée-du-Richelieu, ont reçu 21 demandes de patients pour les aider à mourir. Deux demandes étaient toutefois inadmissibles en raison de l’état de santé du patient et un des demandeurs est décédé de sa maladie avant de recevoir les soins de fin de vie.
Avec la collaboration de Karine Guillet.