Décès de Luc Tremblay : « Il s’est toujours battu »

Député du comté de Chambly au début des années 80, Luc Tremblay s’est éteint récemment. Le Chamblyen avait notamment contribué à la réalisation du parc national du Mont-Saint-Bruno en 1985.

« Il s’est battu toute sa vie. » Ginette Dubreuil a partagé la vie de Luc Tremblay à partir de 1984, lorsqu’il était député. Elle a même tenu à écrire un livre sur la vie de cet enfant de Chambly, décédé en novembre dernier. « Je pense que cela valait la peine car il a eu un parcours assez spécial. Lui, il trouvait cela assez prétentieux. »

Intitulé « Le Combattant », l’ouvrage répertorie les défis qu’a relevés Luc Tremblay, de son ascension politique à ses batailles contre la maladie. « Il était débrouillard mais pas très bon élève, raconte sa femme. En 1952, il a pris sa première bière au parti de l’Union nationale du premier ministre Maurice Duplessis. »

Souverainiste assumé

Dès 18 ans, il a jonglé ses activités dans les assurances et ses responsabilités politiques. « C’était un fervant libéral, poursuit Ginette Dubreuil. Il admirait René-Lévesque pour son franc-parler. » En 1965, un premier tournant s’opèra. « La fusion Fort-Chambly et Chambly-Bassin pour devenir Chambly n’était pas populaire, recadre Ginette Dubreuil. Ancien maire, Maurice Tanguay repéra Luc et lui proposa de rejoindre son équipe électorale pour gagner la ville de Chambly. Ce qui fut fait. »

Entretemps, Luc Tremblay a rejoint le camp souverainiste. La crise d’octobre intervint en 1970. Le Front de Libération du Québec est critiqué après le meurtre de Pierre Laporte, ministre provincial du Travail. « Luc avait rejoint le Parti Québécois (PQ) en 1969, souligne Ginette Dubreuil. Il quitta son emploi car ses vendeurs devenaient agressifs avec lui car il était carté PQ. »

Conseiller municipal

En 1975, il devint conseiller municipal à Chambly. « Il s’était présenté en tant qu’indépendant, se souvient Yves Normandin, son attaché politique lors de son mandat de député. Écologique dans l’âme, il a valorisé la seule piste cyclable sur la rue Richelieu. » Puis vint 1981 et son élection en tant que député du comté de Chambly. « L’un des débats de l’époque était le traitement des eaux, il fallait arrêter de polluer le Richelieu, se souvient Yves Normandin. Il a aussi participé aux débats pour compléter l’élargissement de la route 112 jusqu’à Saint-Hubert, c’était une trois-voies. Il en a fait de même pour le prolongement du boulevard Fréchette jusqu’à l’autoroute 10 et la création officielle le parc national du Mont-Saint-Bruno en 1985. »

Après ce mandat, Luc Tremblay quitta la vie politique. « Après 5 ans au Parlement, il perd les élections suivantes, affirme Ginette Dubreuil. Il s’est consacré entièrement à son entreprise Rivetec et a dû faire face à la maladie durant de longues années. Il a fait preuve de beaucoup de courage. »