Décès de Céline Hébert-Doire: Le coroner confirme l’erreur sur le lieu

RAPPORT. Les ambulanciers ont été envoyés par erreur au mauvais endroit par le Centre d’appels d’urgence afin de secourir Céline Hébert-Doire, décédée à la suite d’un accident de voiture le 13 septembre 2014.

C’est ce que conclut le coroner André Dandavino dans son rapport rendu public la semaine dernière. On y retrouve plusieurs recommandations afin de mettre à jour le programme informatique du Centre d’appels d’urgence ainsi que l’équipement et la formation à la disposition des policiers.

Toujours selon le coroner, Céline Hébert-Doire est morte de cause naturelle due à un malaise cardiaque alors qu’elle se trouvait au feu rouge au coin de la rue Fréchette et de la route 112. C’est aussi pour cette raison qu’elle aurait mis le véhicule en marche arrière. Cette conclusion a été établie par le coroner à la suite d’un examen externe, d’une autopsie et d’analyses toxicologiques.

«Mme Hébert avait des problèmes de santé importants et elle avait des antécédents de maladie cardiaque athériosclérotique, dont une sœur décédée à 37 ans et une mère décédée à 67 ans», peut-on lire dans le rapport.

« Tout a été fait »

Dr Dandavino soutient que malgré l’erreur de communication qui est survenue, tout a été fait pour sauver la victime.

«Mme Hébert a eu accès aux manœuvres de réanimation par les premiers répondants immédiatement après l’accident et malgré le fait que les ambulanciers ont été envoyés à un endroit différent, ils étaient tout de même sur place lorsque le véhicule a été sorti du fossé par la remorqueuse», indique-t-il dans le document.

Le coroner doute que la situation aurait été différente si les ambulanciers étaient arrivés plus tôt sur les lieux de l’accident.

«Ça n’aurait probablement rien changé à la situation. C’est ça qu’il faut comprendre. Les manœuvres de réanimation doivent commencer en dedans de quatre minutes après la découverte. Ils ont commencé en dedans d’une minute. C’est déjà mieux que la majorité des choses. Donc elle a été assez chanceuse que les policiers soient sur place pour commencer les manœuvres. Elle a eu toutes les chances de son bord», affirme-t-il.

Des lacunes

Le coroner reprend dans son rapport les recommandations du Centre d’appels d’urgence établies à la suite de l’évaluation de cette intervention.

«Le système informatique semble avoir des lacunes. De plus, de la formation doit être donnée pour avoir de meilleures indications lors des transferts d’informations», explique-t-il.

Dans son rapport, il fait part d’un élément qui complique la communication, soit l’étendue du territoire desservi par les policiers.

«Le service de police de Richelieu-Saint-Laurent dessert 17 municipalités, ce qui est un niveau de difficulté en ce qui concerne les particularités des différentes voies de circulation. Une voie de circulation change de nom lorsqu’elle passe d’une ville à l’autre. Dans ce contexte, il est nécessaire d’avoir une méthode de validation d’adresse qui préconise un traitement rapide de l’information reçue qui contribue à obtenir une identification la plus exacte possible du lieu d’intervention», est-il écrit.

Dr Dandavino suggère aussi que les véhicules de patrouille soient équipés de défibrillateurs et que les policiers aient la formation nécessaire pour les utiliser. Toutefois, il n’insiste pas sur la nécessité que cette recommandation soit mise en application.

«Ce n’est pas une obligation. C’est sûr que si tous les policiers de tous les services de police avaient des défibrillateurs, ça pourrait aider la population», déclare-t-il.

Appelée à régir sur le rapport du coroner, la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent n’a pas voulu se prononcer avant d’avoir étudié le rapport du coroner.

Les recommandations du coroner en bref

Réviser le programme informatique du Centre d’appels d’urgence afin de diminuer les risques d’erreurs lors de la transmission d’informations

 Équiper les véhicules de patrouille du Service de police Richelieu-Saint-Laurent de défibrillateurs et assurer la formation du personnel

Voir au bon fonctionnement du matériel du Service de police Richelieu-Saint-Laurent