Pas de stérilisation obligatoire à Chambly
La Ville de Chambly ne compte pas apporter de modifications à son règlement sur les animaux afin de baliser la stérilisation des compagnons domestiques. Une question pour laquelle Crystiane Neveu, fondatrice de Chats sans toiT, milite depuis cinq ans.
La municipalité a mis fin à son contrat avec la Fondation Caramel lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal, le 25 août dernier. Une nouvelle entente temporaire a été conclue avec les Services animaliers Vallée-du-Richelieu (SAVR) jusqu’au 28 septembre. Présentement, une autre entente qui devrait se prolonger jusqu’aux élections est négociée entre les deux parties.
Après la période électorale, une entente permanente est envisagée selon la directrice générale des SAVR, Madeleine Daoust.
Ce changement de service est une porte ouverte pour adopter des changements au règlement municipal sur les animaux domestiques selon Crystiane Neveu. Elle souhaiterait que Chambly adopte un programme de stérilisation comme celui en place à la Ville de Montréal.
« D’un côté on tue des animaux dans les refuges qui débordent et d’un autre, on en produit en abondance pour faire de l’argent. » – Crystiane Neveu
En effet, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA)montréalaise offre un programme appelé CSRM (capturer, stériliser, relâcher et maintenir). Celui-ci consiste à attraper les chats féraux, les stériliser, puis les relâcher au même endroit où ils ont été capturés en leur fournissant des abris extérieurs, de l’eau potable et de la nourriture à long terme. « Avec un tel programme et une mesure qui oblige les propriétaires d’animaux à stériliser leur compagnon, on réglerait le problème des animaux errants à la source. C’est sûr que ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais tranquillement on verra un changement.
C’est comme pour l’interdiction de la cigarette, ça prend des règles pour faire changer la mentalité et conscientiser la population », soutient Mme Neveu.
Toutefois, le maire Denis Lavoie ne voit pas la situation du même œil. « Ce n’est pas à la Ville de payer pour des animaux privés qui ont été abandonnés par leur propriétaire », explique-t-il.
Actuellement, la Ville permet aux citoyens de posséder un maximum de trois animaux par demeure. Toutefois, les chiots et chatons de moins de six mois peuvent être gardés auprès de leur mère. Les propriétaires d’animaux de compagnie n’ont cependant aucune obligation de les stériliser.
Ailleurs au Québec, de plus en plus de villes changent leurs politiques municipales à ce sujet. C’est notamment le cas de Laval où, à partir du 1er janvier 2018, tout chien ou chat âgé de plus de 6 mois devra être stérilisé sauf en cas d’avis contraire d’un vétérinaire avec preuve écrite. À Chambly, comme dans d’autres municipalités telles que Longueuil, La Prairie et Sorel, des tarifs avantageux sont offerts pour les médailles d’animaux castrés afin d’encourager leur maître à faire opérer leur bête.
Interdire la vente d’animaux ?
La fondatrice de Chats sans toiT suggère également que Chambly adopte les mêmes dispositions que Saint-Bruno-de-Montarville en matière de vente d’animaux domestiques. On peut lire sur le site internet de cette dernière que depuis le 4 juillet, et « en accord avec les orientations de bien-être en santé animale, les chiens, les chats et les lapins vendus devront être stérilisés avant leur vente au public. Par ailleurs, les chiens et les chats vendus devront provenir de refuges pour animaux ou d’un organisme de secours animal. » Les propriétaires d’animaleries existantes sur le territoire montarvillois ont donc dû s’adapter à la nouvelle réglementation.
Quant aux élevages privés détenant un permis d’exploitation, Mme Neveu a une opinion partagée.
« Je comprends l’envie d’avoir des races plus exotiques. Par contre dans la situation actuelle, d’un côté on tue des animaux dans les refuges qui débordent et d’un autre, on en produit en abondance pour faire de l’argent. Ce n’est pas le meilleur moment choisi pour faire de l’élevage, selon moi. »
Le 21 septembre 2011, Toronto était une des premières villes canadiennes à interdire la vente d’animaux ne provenant pas de refuges sur son territoire. Une décision prise après la saisie de plus de 500 chiens sur une ferme de l’Outaouais la veille. Une façon pour la Ville reine de mettre fin aux usines de production de chiots.
Les chats féraux sont des félins domestiques sans propriétaire. Ils sont retournés à un état semi-sauvage, et donc, ne peuvent plus être maniés ou habiter dans une maison. Ils vivent souvent en petits ou grands groupes appelés des colonies.