De Chambly à Chicago: le géologue Olivier Caron suit la trace de ses ancêtres explorateurs
Les parents d’Olivier Caron avaient l’habitude de dire qu’ils le «perdaient» le printemps venu, tellement le jeune garçon aimait aller jouer dehors, près de chez lui, à Chambly. Quelques décennies plus tard, le géologue a trouvé le métier idéal pour aller
En 2012, après avoir obtenu son doctorat en sciences de la terre et de l’atmosphère à l’Université du Québec à Montréal, Olivier Caron s’est dirigé vers Champaign, petite ville située entre Saint-Louis et Chicago, pour un stage postdoctoral au Illinois State Geological Survey (ISGS). Il y a obtenu un poste permanent quelques mois plus tard.
«Je travaille donc pour l’État de l’Illinois, mais comme le ISGS est rattaché à l’Université de l’Illinois, je peux aussi enseigner et diriger des étudiants, explique le géologue. J’aime pouvoir toucher à tout.»
Cartographier le sous-sol
Le mandat d’Olivier Caron est de refaire la cartographie et la modélisation 3D du sous-sol de l’agglomération de Chicago, située sur les rives du lac Michigan. C’est l’État qui a mis sur pied ce programme d’acquisition des connaissances, dont les données sont 100% publiques.
«La population a beaucoup augmenté au cours des dernières années et l’étude des nappes phréatiques, par exemple, permet de planifier l’approvisionnement en eau. Le Midwest est aussi le pays des pipelines et nos études permettent d’accélérer le nettoyage de sols en cas de fuite. Il y a de nombreux aspects pratiques, mais nous faisons aussi de la recherche fondamentale.»
Sur les traces de Louis Joliet et Étienne Provost
Lors de son entretien d’embauche, Olivier Caron a fait une blague à propos des explorateurs de la Nouvelle-France.
«Je leur ai dit: "Si Louis Joliet a tracé les premières cartes du Mississippi, il serait normal qu’un autre French Canadian en fasse la mise à jour." Ça a marché!»
Il faut dire que la région du Midwest regorge de toponymes francophones, issus des explorateurs qui l’ont découverte, mais aussi des nombreux agriculteurs québécois qui s’y sont installés dans les années 1850. «Quand on voyage, on croise la rivières Des Plaines et des villes comme L’Erable, Papineau, Bourbonnais. Un de mes ancêtres est d’ailleurs un des pionniers de Bourbonnais.»
Grâce à la technologie LIDAR – qui permet de tracer le relief d’un territoire avec et sans la végétation à partir de données recueillies par un avion̶ Olivier Caron a même permis de repartir les recherches concernant les ruines d’un fort français installé dans la région dans les années 1730 et qui avait été délaissées par les chercheurs.
Ces mêmes archéologues étaient d’ailleurs heureux d’accueillir un Chamblyen dans leurs rangs. La ville est connue des membres de l’équipe du ISGS grâce à Étienne Provost, un trappeur né à Carignan en 1785, qui a été un des premiers blancs à atteindre Salt Lake City. Il a aussi fondé la ville de Provo, qui porte son nom.