Pas d’arrêt commun pour deux enfants

Une mère de famille de Marieville, Marianne Chaput, critique une décision de la Commission scolaire des Hautes-Rivières (CSDHR) concernant la non-modification d’un trajet d’autobus.
Mme Chaput a deux enfants qui fréquentent la Commission scolaire. Son fils le plus vieux, Samuel âgé de 9 ans, est atteint du trouble du spectre de l’autisme (TSA). Il fréquente l’école Marie-Derome, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Son autre fils, Alexandre, est entré à la maternelle lors de la dernière rentrée scolaire à l’école de Ramezay, édifice Fatima. Il doit absolument être accompagné de sa mère pour pouvoir prendre l’autobus, à moins qu’elle signe une décharge.
« Les choix qu’on m’a donnés, c’est soit de signer la décharge ou d’amener Samuel à l’arrêt d’autobus à l’autre bout. L’affaire, c’est que j’ai une lettre du médecin qui dit que de changer sa routine, ce n‘est pas bon pour lui. »
Mme Chaput s’occupe en plus d’un enfant déficient comme famille d’accueil tout en ayant à sa charge six enfants au sein d’une garderie en milieu familial.
Elle critique la CSDHR dans sa façon de traiter le dossier.
« Ils minimisent ma situation comme si, dans le fond, c’était normal, a déclaré Marianne Chaput. Comme si toutes les familles avaient à leur charge un enfant autiste, un enfant déficient et une garderie en milieu familial. »

Commission scolaire

À la Commission scolaire, on explique la décision de maintenir le parcours tel qu’il a été établi en début d’année en raison de sa politique relative au transport scolaire.
La commissaire scolaire de Marieville et Saint-Mathias-sur-Richelieu, Gisèle Bombardier, a indiqué que la CSDHR ne peut satisfaire l’entièreté des parents de son territoire, qui couvre les MRC du Haut-Richelieu et de Rouville ainsi que Saint-Jacques-le-Mineur.

« Ils minimisent ma situation comme si toutes les familles avaient à leur charge un enfant autiste, un enfant déficient et une garderie. »
– Marianne Chaput

« La Commission scolaire transporte 10 000 élèves par jour sur le territoire et parfois une partie de la clientèle est insatisfaite, a fait savoir Mme Bombardier. Nous aimerions certainement mieux satisfaire chaque personne, mais nous travaillons aussi pour le bien commun, selon des budgets spécifiques, ce qui peut frustrer les personnes qui ont des besoins particuliers non comblés. »
« Le transport ne peut pas s’adapter à chaque famille individuellement, a ajouté pour sa part le directeur des ressources éducatives aux jeunes et du transport scolaire à la CSDHR, Alain Camaraire, qui a préféré ne pas commenter le dossier en particulier. On n’arriverait pas à offrir un service adéquat. C’est pour ça qu’il y a une politique qui vient assurer une équité pour l’ensemble des élèves et on s’assure de pouvoir respecter dans la mesure du possible les temps, les points d’arrêt, l’organisation et la sécurité des élèves. »
M. Camaraire affirme aussi que les arrêts se font systématiquement aux intersections. « On n’arrête pas en plein milieu d’une rue pour faire un arrêt, à l’exception des élèves de maternelle 4 ans et de nos élèves handicapés qui ont des transports particuliers. »
« Un arrêt rajoute automatiquement une durée aux parcours, a-t-il ajouté. Les gens sont très sensibles à la durée des parcours. On doit s’assurer à quel endroit l’élève embarque, à quel endroit il débarque. S’il devait arriver quelque chose en cours de route, on doit savoir entre deux arrêts, où sont les élèves. »

Parcours

Les parcours sont établis par la Commission scolaire et l’équipe de M. Camaraire. « À partir du mois de mai, on commence à travailler et à préparer le terrain au niveau des parcours, mais le gros du travail pour finaliser les points d’embarquement se fait pendant l‘été. »
Les changements se font régulièrement, à condition qu’ils respectent la politique, qui accorde une importance particulière à la sécurité des enfants.
« Entre le mois d’août et la mi-octobre, c’est très évolutif. Il y a beaucoup de demandes de changement, d’adresse, des inscriptions au service de garde. C’est une opération très délicate puisque notre priorité, c’est de s’assurer que tous les élèves qui ont droit au transport l’aient pour la rentrée scolaire. »