COVABAR salue l’entente

Le COVABAR voit d’un bon oeil l’entente réalisée lors de la COP15 pour freiner, sur un cadre mondial, le déclin de la biodiversité à travers le monde.

« Sans eau, il n’y a pas de biodiversité. C’est la base de la vie », prêche Sylvain Lapointe, directeur général du COVABAR. Le COVABAR se trouve à être le Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu. Il coordonne notamment la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) pour son territoire, et ce, dans une approche de développement durable. « Ce qui m’a encouragé, c’est de voir que notre premier ministre a reconnu que la sauvegarde de la biodiversité, ça passait par la protection de notre eau », ajoute le DG marievillois.

« On a passé le temps de la sonnette d’alarme. Il n’est plus minuit moins cinq, il est rendu minuit dix. » – Sylvain Lapointe

M. Lapointe y voit de l’espoir. Toutefois, concrètement, il attend de voir comment se manifestera le plan d’actions. « On a passé le temps de la sonnette d’alarme. Il n’est plus minuit moins cinq, il est rendu minuit dix », juge l’homme. 

Fonds Bleu

En matière aquatique, la création du Fonds Bleu devrait permettre un investissement de 650 millions de dollars lors du prochain mandat de la CAQ. L’annonce avait été faite avant les dernières élections. Sylvain Lapointe considère le développement de cette mesure financière à son état embryonnaire. « Est-ce que ce ne sont que les budgets déjà existants dans les différents ministères ou y aura-t-il réellement des fonds nouveaux? », questionne-t-il. Il constate que ces 650 M$ sur 5 ans se situent davantage dans « le maintien d’actifs que dans la réalisation de nouveaux projets qui auront des impacts significatifs ». Le DG du COVABAR anticipe avec hâte la façon dont cet investissement sera géré.

Les plantes envahissantes et la protection des cours d’eau, la question des bandes riveraines ainsi que les mises à jour des infrastructures municipales sont au coeur de la mission du COVABAR. Avec le fonds Bleu, Jean-François Roberge, député de Chambly, avait dit vouloir redonner les rives des rivières et des lacs aux citoyens et les assainir au Québec. « Nous sommes optimistes mais nous ne souhaitons pas être déçus dans quatre ou cinq ans », espère Sylvain Lapointe. En début d’année 2023, il entend effectuer « une petite tournée » auprès des têtes dirigeantes afin de faire part des préoccupations de l’organisme ainsi que de sa vision en matière de protection de l’eau.

Projet de loi en 2023

C’est la Chine qui assurait la présidence de la COP15. L’entente réalisée lors du rassemblement a été décrite par certains comme étant « ambitieuse ». Le projet de loi sera déposé en 2023. Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a indiqué que le gouvernement canadien travaillera, parallèlement, aussi avec ses partenaires autochtones, les provinces et les territoires.

Le texte se décline en 23 objectifs, à commencer par la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030. Cette cible a été présentée comme l’équivalent pour la biodiversité de l’objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Le texte donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80 % de la biodiversité subsistante sur Terre, et propose de restaurer 30 % des terres dégradées et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides.

8 cibles

Outre la cible phare visant à protéger 30 % des terres et des océans de la planète, plusieurs priorités d’action sont prévues. Voici 8 objectifs mis de l’avant par les Nations Unies parmi les 23 au sein du texte :

La conservation et la gestion efficaces d’au moins 30% des terres, des zones côtières et des océans de la planète. Actuellement, 17% des terres et 10% des zones marines sont sous protection.

La restauration de 30% des écosystèmes terrestres et marins affaiblis par l’activité humaine.

Réduire à un niveau proche de zéro la perte de zones d’une grande importance pour la biodiversité et d’une grande intégrité écologique.

Réduire de moitié le gaspillage alimentaire mondial.

Supprimer ou réformer les subventions qui nuisent à la biodiversité à hauteur d’au moins 500 milliards de dollars par an. Renforcer les incitations positives à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité.

Mobiliser au moins 200 milliards de dollars par an de fonds publics et privés pour le financement de la biodiversité.

Accroître les flux financiers internationaux des pays développés vers les pays en développement pour qu’ils atteignent au moins 30 milliards de dollars par an.

Exiger des sociétés transnationales et des institutions financières qu’elles surveillent, évaluent et divulguent de manière transparente les risques et les impacts sur la biodiversité de leurs opérations, portefeuilles, chaînes d’approvisionnement et de valeur.