Communauté métropolitaine de Montréal : des cartes modifiées pour les zones inondables
Dans le cadre de la modernisation de la règlemetation sur les milieux hydriques et zones inondables, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) demande au gouvernement d’apporter des modifications compte tenu de l’importance des zones à risque d’inondations dans le grand Montréal.
« Nous jugeons néanmoins que la proposition du gouvernement, dans sa forme actuelle, empêche une transformation de l’occupation du territoire en vue d’une plus grande résilience », affirme la CMM.
Chambly, Carignan, Richelieu et Saint-Mathias-sur-Richelieu sont des villes de la CMM sur lesquelles des zones inondables sont identifiées. À la lumière des informations communiquées par la MRC de la Vallée-du-Richelieu et la CMM, la Ville de Chambly estime que les « impacts » du nouveau cadre réglementaire sur le territoire de Chambly apparaissent « relativement » limités. « L’équipe de l’urbanisme a les outils nécessaires à l’application des nouvelles dispositions. Nous demeurons vigilants quant aux éventuelles modifications. Les citoyens qui ont des questions par rapport à la nouvelle cartographie peuvent communiquer avec la CMM », dit-elle.
La Ville ajoute qu’afin de prévenir les constructions dans les zones inondables, les cartes seront mises à jour selon le nouveau cadre. « Elles tiendront compte du degré de risque et de la fréquence d’inondation. De plus, les travaux en berges devront respecter les nouvelles exigences », avance-t-elle.
La Ville de Carignan soutient la demande de changement de la CMM concernant la modernisation du cadre règlementaire. « Les événements climatiques récents et les projections liées aux changements climatiques montrent bien que ce cadre doit être adaptable pour répondre aux réalités variées du territoire », fait entendre Carignan. Elle appuie les recommandations de la CMM, notamment celles qui visent à permettre une plus grande flexibilité dans la transformation des bâtiments résidentiels et dans l’application des normes encadrant les ouvrages de protection contre les inondations (OPI). « Nous estimons que cette modernisation, accompagnée de mesures concrètes et adaptées, est essentielle pour assurer un développement durable, tout en minimisant les risques pour nos citoyens et leurs biens », renchérit Carignan.
« Le cadre réglementaire soulève beaucoup de questions de la part des propriétaires qui sont dans l’incertitude face à une réglementation qui n’est pas en vigueur, mais dont on peut prévoir la finalité », observe quant à elle Saint-Mathias.
Cartographie préliminaire
Dans le cadre de cette consultation, la CMM a produit, puis acheminé aux Municipalités du grand Montréal une cartographie préliminaire basée sur les modalités du guide méthodologique élaboré par le gouvernement du Québec. Elle permet de visualiser l’effet de la proposition réglementaire sur leur territoire. « Ces cartes traduisent un important rehaussement des cotes. Le nouveau cadre réglementaire aura pour effet d’inclure 15 508 bâtiments (19 780 logements) en zone inondable, représentant quelque 9,9 milliards de dollars de valeur au rôle d’évaluation foncière », chiffre la CMM.
Le journal a voulu savoir combien de bâtiments de nos villes étaient touchés par cette cartographie préliminaire. « Les zones inondables sont mieux définies sur les nouvelles cartes, mais nous souhaitons attendre les versions finales avant de nous avancer sur ce point », mentionne la Ville de Chambly. « Nous n’avons pas cette donnée et ce serait beaucoup trop long de la vérifier », répond de son côté Carignan. En comparant la cartographie actuelle avec la cartographie préliminaire, Saint-Mathias constate que les zones sont sensiblement les mêmes et que l’augmentation du nombre de bâtiments se trouve principalement en zone faible.
Carignan déclare détenir une cartographie « récente » pour plusieurs secteurs de la municipalité. « De plus, nous appliquons le régime transitoire depuis son entrée en vigueur. Les impacts sont donc très limités puisque notre réglementation était déjà à jour, contrairement à plusieurs municipalités où la cartographie des zones inondables n’était même pas disponible », estime la Ville.
Ouvrage de protection
La CMM écrit que la nouvelle réglementation génère des inquiétudes pour les populations situées derrière un OPI, actuel ou futur. Aucun ajout d’OPI n’est prévu pour le moment à Chambly. « On suit le dossier attentivement et on veille à ce que les infrastructures existantes, telle que la digue à proximité du parc des Rapides, soient prises en compte dans la représentation du territoire », indique-t-elle. Aucun OPI n’existe sur le territoire de Carignan. « Il n’y a pas d’endroit sur le territoire qui nécessiterait la construction d’un OPI. Ce type d’ouvrage est le dernier recours possible afin de protéger un secteur bâti et celui-ci doit être justifié, ce qui n’est pas le cas pour le moment » explique Carignan. Il n’y a pas d’OPI non plus à Saint-Mathias.
« Contrairement à d’autres endroits, nous ne voyons pas quels ouvrages pourraient être réalisables en bordure du Richelieu à la hauteur de la municipalité. »
Danny Fraser est citoyen de l’île aux Lièvres, à Carignan. L’île est située tout près de l’île au Foin, notamment identifiée comme étant inondable. « Je ne suis pas inquiet. Je connais la partie qui est inondable. On l’a vue à son maximum et ça n’a jamais embarqué sur l’île aux Lièvres », estime-t-il.
Richelieu n’avait pas répondu aux questions du journal au moment d’écrire ces lignes.