Commission scolaire des Hautes-Rivières: horaire maintenu
Les écoles primaires de la Commission scolaire des Hautes-Rivières (CSDHR) conserveront des grilles horaires-matières de six jours comportant chacun six périodes d’enseignement de 50 minutes pour l’année scolaire 2017-2018. Le statu quo a été exigé par la Cour supérieure dans un jugement rendu cet été concernant le litige opposant les conseils d’établissement à la Commission scolaire.
En février et mars, la majorité des conseils d’établissement se sont opposé au changement des grilles horaires-matières proposé par les directions d’écoles. Celles-ci prévoyaient des cycles de 10 jours comportant chacun cinq périodes de 60 minutes. Le temps d’enseignement des matières dites de spécialités, comme l’anglais, l’éducation physique, les arts plastiques et la musique, allait donc être réduit.
La CSDHR désirait un changement de l’organisation scolaire pour améliorer la réussite des élèves. Elle pouvait aussi économiser 700 000 $ et elle désirait s’en servir pour offrir plus de services aux élèves.
La Commission scolaire s’est donc prévalue d’un article de la Loi sur l’instruction publique pour approuver les grilles à la place des conseils d’établissement. Ces derniers contestent devant la cour les résolutions adoptées par le conseil des commissaires pour se prévaloir de ce pouvoir et demandent leur annulation.
Par le biais du jugement, la demande d’injonction interlocutoire permettant de suspendre les effets des résolutions a été acceptée. Il en sera de même jusqu’à ce que la cour détermine qui a le pouvoir de décider des grilles horaires-matières.
Réactions
Le président du syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu, Éric Plourde, se réjouit de la décision de la Cour supérieure d’ordonner le statu quo.
« Pour nous, c’est une grande victoire. Si la Commission scolaire avait implanté ça tout de suite et qu’on nous avait donné raison par la suite, le mal aurait déjà été fait », affirme-t-il.
Compte tenu du jugement, l’affection des spécialistes a été revue le 11 août et les horaires ont été refaits le 14 août. La CSDHR a aussi dû réengager huit spécialistes.
« Pour nous, c’est une grande victoire. »
– Éric Plourde
La présidente de la Commission scolaire des Hautes-Rivières, Andrée Bouchard, croit qu’il sera difficile d’éviter le déficit. Les 700 000 $ ont été utilisés pour ouvrir quatre nouvelles classes pour des élèves en difficulté et engager du personnel. De plus, la CSDHR devra couvrir les frais judiciaires.
« Nous sommes déçus, mais nous espérons avoir une réponse favorable, car nous sommes convaincus de la pertinence de ce changement », déclare Mme Bouchard.
Dans le cas où la CSDHR n’aurait pas gain de cause, la présidente indique que des modifications d’un autre ordre seront apportées. Elle espère que le dossier sera clos lors de la mise en place de l’organisation scolaire pour l’année 2018-2019 en février prochain.
Réalités locales
Les positions des conseils d’établissement de la région sont variées. À l’école de Richelieu, tous les membres du conseil d’établissement ont voté contre le changement de l’horaire au printemps.
Le secrétaire du conseil d’établissement, qui est aussi un parent, Jérémie Filion, est convaincu que la bonne décision a été prise.
« Nous avons rendu une décision pour le meilleur intérêt des élèves et de la communauté, déclare-t-il. Le statu quo montre que notre position est valable. »
« Se faire imposer une décision était une insulte au conseil d’établissement qui est l’institution la plus proche de la communauté », ajoute M. Filion.
Maxime Pariseau, un enseignant membre du conseil d’établissement, est aussi heureux du jugement rendu.
« C’est bien de voir que le bien-être des enfants a peut-être été écouté et que les conseils d’établissement ont peut-être un mot à dire », affirme-t-il.
Du côté de l’école Pointe-Olivier à Saint-Mathias-sur-Richelieu, le conseil d’établissement a voté pour le changement de l’horaire. Il ne fait donc pas partie du litige et n’était pas tenu d’appliquer le statu quo. Toutefois, le substitut au comité de parents, Éric Alvarez, mentionne que les membres ont décidé de conserver le même horaire pour faciliter le processus administratif.
Parmi les autres conseils d’établissement de la région, ceux de l’école Saint-Vincent à Saint-Césaire et Jeanne-Mance à Sainte-Angèle-de-Monnoir ont obtenu des votes majoritairement contre la proposition des directions. Toutefois, ils jugent que le conflit en est plus un entre les parties syndicales et patronales.